"C'était, je me souviens, une nuit noire sans lune ; une nuit profonde et brune.
C'était, il y a longtemps, j'ai oublié en quelle saison nous étions, à la fin de l'automne ou au début de l'hiver.
C'était une nuit à ne pas être dehors en tout cas. Le vent soufflait fort, la pluie claquait sur les volets et l'ombre veillait, complice du froid de l'air.
Je ne dormais pas en cette nuit obscure quand soudain, au milieu du silence, j'entendis un cri du cœur qui déchira l'obscurité, un cri inhumain, le cri d’un cœur qu’on arrache, d’une âme qu’on déchire. Il me fit frissonner, me cloua dans la peur et l’incompréhension et me glaça de terreur. Je restais figée un très long moment au fond de mon lit. Je ne pouvais plus bouger.
C'était le hurlement d'une femme, un hurlement atroce, un grand cri de désespoir dans le noir qui disait non à la vie, un cri de douleur pour dire non au malheur, un cri dans le froid qui m'a glacée d'effroi, un cri du passé que je n'ai jamais oublié des années après.
Et ensuite, plus rien, plus rien que le silence, le vide, le néant, l'angoisse, le manque, l'absence et la souffrance.
Personne autour de moi ne semblait l’avoir entendu. J'étais la seule. Je n'ai pas su sur le moment qui avait crié et pourquoi. Je l’ai longtemps porté en silence, sans comprendre d’où il venait, ni pourquoi il m’avait transpercée ainsi.
Des années plus tard, une autre nuit, semblable à la première, j’ai reconnu ce hurlement de désespoir. Cette fois, c’est moi qui l’ai poussé. Moi, dans la même obscurité, à quelques pas d’une clinique, lorsque ma mère s’en est allée. J’ai alors compris que le cri que j'avais entendu cette nuit-là, était celui d’une autre femme brisée, perdue, ensevelie dans le même chaos émotionnel. Une mère, peut-être, ou une fille, peu importe. C’était le cri de la mort, le cri universel de celles et ceux qui perdent ce qu’ils ont de plus cher. Un cri qui traverse le temps, qui voyage de cœur à cœur et d’âme à âme, et qui, cette nuit de désolation, s'est imprimé à jamais en moi et m'a menée vers un long chemin de deuil."
- Cathy ANDRE-GAY- (© texte protégé- 28-10-2025) -
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métamorphose. C'est l'appel discret de l'univers, te murmurant que le moment est venu de réassembler ces fragments épars. Chaque morceau de toi qui semble perdu ou abimé n'est qu'une pièce en quête d'un nouveau rôle, d'un nouvel élan, d'une nouvelle harmonie.
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D'emblée la résilience et le deuil présentent des points communs. Ils s'expriment dans un cheminement, un parcours assignable dans le temps d'une durée ; ils sont les manifestations plus ou moins visibles d'un travail intérieur [...]. L'un et l'autre, provoqués par la perte, articulent, à partir de l'histoire personnelle et familiale d'expériences similaires vécues antérieurement, parfois dans les générations précédentes, la résultante des effets des facteurs de risque et des éléments protecteurs avec les potentialités actuelles de la personne qui la rencontre, la vit, y réagit et essaie d'y faire face. L'un et l'autre vont aboutir, à plus ou moins long terme, à des résultats plus ou moins mitigés dans le deuil, bien que, dans les situations normales, habituelles, les effets bénéfiques l'emportent largement sur les conséquences négatives, pour autant que la relation qui existait avant la perte fut de suffisamment bonne qualité. Il est dans la nature de la notion de résilience que les effets bénéfiques soient largement apparents, ce qui n'empêche pas de pouvoir se poser la question de savoir s'ils ne s'accompagnement pas de conséquences moins bénéfiques et moins manifestes. [...] L'un et l'autre se situent dans une histoire avec son développement dynamique, conditionné en partie par les antécédents mais toujours ouverte aux aléas de l'existence qui ne sont pas toujours négatifs. La résilience et le deuil vont tirer bénéfice de tout support relationnel affectif dont les personnes concernées sont susceptibles de pouvoir bénéficier.
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| (image Lisa Aisato) |
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| (image Arsen Kurbanov - source internet) |
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| (image auteur inconnu source internet) |
[...] Redevient-on jamais comme avant ? Le deuil comme toute blessure, ne laisse-t-il pas une cicatrice ? Le deuil avance vers sa terminaison lorsque nous retrouvons des forces et des intérêts qui nous permettent de nous intéresser de nouveau au monde et à la vie extérieure avec le sentiment que nous pouvons y redevenir des partenaires actifs. Écrasés, passivés radicalement par la mort de l'être aimé, le deuil peu à peu, nous restaure dans notre activité. Sans doute peut-on oser dire que la résilience se défie de la passivité, qu'elle la récuse qu'elle s'y oppose. Elle vise à montrer que les capacités d'activité ne sont pas entamées, bien au contraire, qu'il n'y a pas d'impuissance qui tienne. Encore une fois, tout se passe comme s'il ne s'était rien passé de grave ou, si quelque chose de grave s'est passé, cette gravité a pu être effacée par la résilience qui estompe les effets du traumatisme important qui s'en trouve banalisé. La passivité, est celle du deuil en particulier qui nous est imposée, serait-elle pour le résilient l'équivalent de la mort, mort physique ou mort psychique, le retour au néant, c'est à dire l'impensable, l'inimaginable l'irreprésentable. La seule alternative est alors : entrer en résilience où disparaître ? [...]
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chemin.
Chacun de nous vit différents deuils, comme le passage à l'âge adulte, où nous devons renoncer à l'insouciance de l'enfance.
Le départ du nid familial pour voler de nos propres ailes est aussi un deuil, tout comme la perte d'un emploi, une séparation, la perte d'une amitié, d'un amour ou le deuil de nos parents et de ceux qu'on aime.
Toute notre vie, nous vivons des deuils parce que la vie en est constituée.
Certaines choses doivent mourir et changer de forme pour que nous puissions grandir, vivre quelque chose de mieux et pour suivre notre route en acceptant ces pertes avec courage, mais aussi avec reconnaissance.
Soyons reconnaissants, parce que rien de nouveau ne peut survenir si l'ancien ne meurt pas. Chaque deuil porte en lui la semence d'une nouvelle vie.
Tout ce qui sort de notre vie fait de la place pour du mieux : un meilleur emploi, une amitié plus profonde ou un plus grand amour.
Nous ne perdons rien. Tout se transforme.
Même dans la douleur d'un deuil immense, souvenons nous que la vie est en train de fabriquer un trésor pour nous.
Laissons lui le temps de le peaufiner et accueillons la renaissance qui viendra ensuite avec le cœur ouvert, car la Vie continue.
- Diane Gagnon -
Le travail de deuil
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| (image Matin Shaffiei - source pinterest) |
Que ce soit le dernier souffle après une longue maladie, ou lors d’un accident mortel ou d’un suicide, quel que soit le contexte, la mort surgit toujours violemment, elle est difficile à anticiper. Puis vient un processus de cicatrisation de la perte de la personne aimée. Panser, cicatriser… c’est comme pour une plaie.
Le deuil est un processus qui va permettre de restaurer le lien avec l’être disparu, dans un travail de souvenir. Mais une cicatrice psychologique restera à tout jamais, même si la douleur s’estompe, une douleur qui va devenir tolérable puis acceptable, ce qui va permettre de reprendre le cours de l’existence sans trahir la mémoire de l’être disparu.
La mort est une amputation d’une partie de soi, qui entraîne une douleur psychologique inqualifiable, indicible. C’est la perte d’un «objet symbolique» (dans le langage psy)… Une personne amputée d’une jambe doit faire le deuil de sa jambe, le deuil de qui elle était avec cette jambe, de ce qu’elle faisait avec. Elle remarchera, mais différemment. Ainsi, après le deuil, va continuer l’histoire de sa famille, avec une souffrance la plus tolérable possible.
Mettre du sens sur ce qu’on ressent. S’il est normal de souffrir, l’endeuillé souffre aussi du regard social, familial… et ressent une certaine marginalisation. Il est donc important de re-signifier que le processus de deuil est long, sans qu’on puisse dater exactement les étapes. En fait le deuil va durer toute une vie, au cours de laquelle on va composer avec l’absence de l’autre.
- Extrait de conférence du Docteur Cynthia Mauro (Docteur en psychologie ) 23 février 2011 -
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| (image auteur inconnu source pinterest) |
changer à ce qui fait souffrir, on sait que nos paroles ne peuvent apporter qu'un réconfort passager, voire pas de réconfort, voire encore plus de souffrance, parfois ; parce qu'elles sont maladroites, impuissantes, parce qu'elles arrivent au mauvais moment. Mais on ne peut pas se contenter de cela, se contenter de dire qu'il n'y a rien à dire, pour soulager la souffrance d'une maman qui a perdu son enfant. Alors je vais vous confier, humblement, ce que je m'efforcerais de faire si j'étais frappé par la même douleur terrible que vous. Lorsque nous sommes engloutis par la souffrance, submergés par les remous de tout ce qu'elle charrie avec elle, cette souffrance (ressentiment, désespoir, culpabilité, peur, envie, colère ...) il me semble qu'il y a deux grandes directions à s'efforcer de suivre.
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Ne jamais oublier ces bonheurs, c'est très important ; ne jamais
chasser la tristesse et la souffrance qui viendront parfois les obscurcir, comme les nuages viennent cacher le soleil, c'est important aussi. Laissez vivre vos émotions, mais n'oubliez jamais de songer, régulièrement, à toutes les joies que Lucie vous a données, tenez-les en vie dans votre âme. Ouvrez aussi les yeux sur tous les petits bouts de bonheur qui vont doucement réapparaitre dans vos journées, sans que vous vous en rendiez compte au début, comme des fleurs sur le bord de ce chemin actuellement si pénible et douloureux.
| (Photo auteur inconnu source pinterest) |
cheminement, le deuil est un travail intérieur ; tous ne durent qu'un
temps même s'ils paraissent toujours très longs. Nous les vivons comme des moments douloureux de l'existence et qui sont aussi les témoins d'un processus, un processus d'adaptation à un certain type d'épreuves.
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| (photo auteur inconnu source pinterest) |
Voilà la chose la plus difficile : apprendre à vivre avec ses disparus.
Les ranger dans une boite afin qu'ils deviennent des souvenirs.
Les tenir à distance pour qu'ils cessent de nous heurter.
Les aimer infiniment pour ne pas être dévoré par le manque.
Faire de cette pensée douloureuse une pensée calme.
Passer de la douleur brute à la douceur fragile.
Cela demande du temps et de la persévérance.
Et quand on a appris alors on est imbattable.
- Philippe Besson - « La maison Atlantique »

(photo figurine Willow Tree - source google)

Elle est la consolation dans la tristesse,
le secours dans la détresse,
la force dans la faiblesse...
Elle est la source de la tendresse,
de la compassion et du pardon...
Celui qui perd sa mère,
perd un sein où poser sa tête,
une main qui le bénit
et un regard qui le protège...
Pour tout être sur terre,
le mot le plus limpide est celui de "mère"
et l'appel le plus doux celui de "maman".
Les temps de grandes souffrance
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
Les temps de grandes souffrances sont potentiellement des périodes de grandes transformations.
Pour que la transformation puisse se produire, nous devons aller profondément, aux racines mêmes de notre douleur et l’éprouver telle qu’elle est, sans blâme ni indulgence.
- Osho -
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
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| (photo auteur inconnu - source peakpx) |
Ne vous attachez pas à moi à travers vos larmes.
Je vous ai donné mon amour et vous pouvez seulement deviner combien de bonheur vous m’avez apporté.
Je vous remercie pour l’amour que vous m’avez témoigné mais il est temps maintenant que je poursuive ma route.
Pleurez-moi quelques temps, si pleurer il vous faut et ensuite, laissez votre peine se transformer en joie car c’est pour un moment seulement que nous nous séparons.
Bénissez donc les souvenirs qui sont dans votre cœur.
Je ne serai pas très loin car la vie se poursuit.
Si vous avez besoin de moi, appelez-moi, je viendrai, même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai près de vous.
Et si vous écoutez avec votre cœur, vous percevrez tout mon amour autour de vous dans sa douceur et sa clarté.
Et puis, quand vous viendrez à votre tour par ici,
Je vous accueillerai avec le sourire et je vous dirai : "Bienvenue chez nous".
Tu apprendras ...

(photo auteur inconnu - source Free Classic Images)
Après quelque temps,

Tu apprendras la différence entre tendre la main et secourir une âme.
Et tu apprendras que aimer ne signifie pas s’appuyer, et que compagnie ne signifie pas toujours sécurité.Tu commenceras à apprendre que les baisers ne sont pas des contrats, ni des cadeaux, ni des promesses.
Tu commenceras à accepter tes échecs la tête haute, comme un adulte, et non avec la tristesse d’un enfant.
Et tu apprendras à construire aujourd’hui tes chemins, parce que le terrain de demain est incertain, et ne garantit pas la réalisation des projets, et que le futur a l’habitude de ne pas tenir ses promesses.
Après un certain temps,
Tu apprendras que le soleil brûle si tu t’y exposes trop.
Tu accepteras le fait que même les meilleurs peuvent te blesser parfois, et que tu auras à leur pardonner.
Tu apprendras que parler peut alléger les douleurs de l’âme.
Tu apprendras qu’il faut beaucoup d’années pour bâtir la confiance, et à peine quelques secondes pour la détruire, et que, toi aussi, tu pourrais faire des choses dont tu te repentiras le reste de ta vie
Tu apprendras que les vraies amitiés continuent à grandir malgré la séparation. Et que ce qui compte, ce n’est pas ce que tu possèdes, mais ce qui compte dans ta vie.
Et que les bons amis sont la famille qu’il nous est permis de choisir.
Tu apprendras que nous n’avons pas à changer d’amis, si nous acceptons que nos amis changent et évoluent.
Tu expérimenteras que tu peux passer de bons moments avec ton meilleur ami en faisant n’importe quoi, ou en ne rien faisant, seulement pour le plaisir de jouir de sa compagnie.
Tu découvriras que souvent nous prenons à la légère les personnes qui nous importent le plus ; et pour cela nous devons toujours dire à ces personnes que nous les aimons, car nous ne savons jamais si c’est la dernière fois que nous les voyons.
Tu apprendras que les circonstances et l’ambiance qui nous entoure, ont une influence sur nous, mais que nous sommes les uniques responsables de ce que nous faisons.
Tu commenceras à comprendre que nous ne devons pas nous comparer aux autres, sauf si nous désirons les imiter pour nous améliorer.
Tu découvriras qu’il te faut beaucoup de temps pour être enfin la personne que tu désires être et que le temps est court.
Tu apprendras que si tu ne contrôles pas tes actes, eux te contrôleront.
Et qu’être souple ne signifie pas être mou ou ne pas avoir de personnalité car peu importe à quel point une situation est délicate ou complexe, il y a toujours deux manières de l’aborder.
Tu apprendras que les héros sont des personnes qui ont fait ce qu’il était nécessaire de faire, en assumant les conséquences.
Tu apprendras que la patience requiert une longue pratique.
Tu découvriras que parfois, la personne dont tu crois qu’elle te piétinera si tu tombes, est l’une des rares qui t’aidera à te relever.
Mûrir dépend davantage de ce que t’apprennent tes expériences que des années que tu as vécues.
Tu apprendras que tu tiens beaucoup plus de tes parents que tu veux bien le croire.
Tu apprendras qu’il ne faut jamais dire à un enfant que ses rêves sont des bêtises car peu de choses sont aussi humiliantes et ce serait une tragédie s’il te croyait car cela lui enlèverait l’espérance.
Tu apprendras que, lorsque tu sens de la colère et de la rage en toi, tu en as le droit, mais cela ne te donne pas le droit d’être cruel.
Tu découvriras que, simplement parce que telle personne ne t’aime pas comme tu le désires, cela ne signifie pas qu’elle ne t’aime pas autant qu’elle en est capable car il y a des personnes qui nous aiment mais qui ne savent pas comment nous le prouver.
Il ne suffit pas toujours d’être pardonné par les autres, parfois tu auras à apprendre à te pardonner à toi-même.
Tu apprendras qu'avec la même sévérité que tu juges les autres, toi aussi tu seras jugé et parfois condamné.
Tu apprendras que peu importe que tu aies le cœur brisé, le monde ne s’arrête pas de tourner.
Tu apprendras que le temps ne peut revenir en arrière. Tu dois cultiver ton propre jardin et décorer ton âme au lieu d’attendre que les autres te portent des fleurs.
Alors, et alors seulement, tu sauras ce que tu peux réellement endurer, que tu es fort et que tu pourrais aller bien plus loin que tu le pensais quand tu t’imaginais ne plus pouvoir avancer.C’est que réellement, la vie n’a de valeur que si tu as la valeur de l’affronter.
- Jorge Luis BORGES - "APPRENDIENDO"

(photo Mihaho Hirano - source pinterest)

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| (photo auteur inconnu - source peakpx) |
- Katherine PANCOL -
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| (photo auteur inconnu - source Pinterest) |
- C-A-G -
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Réapprendre à vivre
La libération et la paix
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| (photo vintage auteur inconnu - source pinterest) |
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| (photo Willy Hsu - source internet) |
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
La tristesse qui, a si mauvaise presse de nos jours, est pourtant une émotion essentielle, voire fort utile. Elle permet de renoncer… pour mieux avancer et même créer. Donc, lorsque vous avez le cœur lourd et que vous luttez pour ne pas laisser couler les larmes qui commencent à piquer vos yeux, N'en faites rien ! Laissez aller ce flot qui cherche à monter en vous.
Ressentir de la tristesse, et l'accepter, est bénéfique.
En fait c'est un processus à travers lequel, après une période de perte ou de déception, nous nous préparons à vivre autre chose de nous-mêmes. A condition de ne pas y rester trop longtemps, et de ne pas trop lutter contre, ce qui pourrait entraîner un syndrome dépressif. Si vous la traversez et la vivez en conscience, la tristesse peut alors prendre de belles couleurs, exactement celles que nous admirons en ce moment dans les arbres en automne, avec un fond de nostalgie.
- Sophie PETERS - Psychanalyste -"Libre Antenne Europe 1"
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| (image auteur inconnu - source pinterest) |
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
On ne peut pas réduire le vécu du deuil à la seule souffrance d'avoir perdu quelqu'un qu'on aime. C'est beaucoup plus grand, c'est beaucoup plus vaste.
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| (auteur inconnu - source pinterest) |
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| (auteur inconnu - source pinterest) |
- Etty Hillesum-
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
Je peux bien dire qu'il fait beau,
Même s'il pleut sur mon visage.
Croire au soleil quand tombe l'eau.
Les mots dans moi meurent si fort,
Qui si fortement me meurtrissent.
Les mots que je ne forme pas.
Est-ce leur mort en moi qui mord ?
Le malheur c'est savoir de quoi
Je ne parle pas à la fois
Et de quoi cependant je parle.
C'est en nous qu'il nous faut nous taire.
- Louis ARAGON -
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
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| (Image : Nathalie PICOULET - source internet) |
(Éditions Livre de Poche - 13/01/2010 - ISBN : 2253085081)
Afin d'aller jusqu'au bout de notre chagrin et de l'épuiser, nous devons affronter nos émotions dans un esprit d'ouverture et d'honnêteté, les exprimer, les libérer totalement et les accepter, pour guérir.
Nos enfants ne nous appartiennent pas
La voie de la guérison
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
exprime cela avec une réelle justesse.
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| (image internert) |
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| (photo auteur inconnu - source internet) |
Même au bout d'un moment
Qu'un beau jour c'est une impasse
Et derrière l'océan
Que l'on garde toujours la trace
D'un amour, d'un absent
Que tu refais surface
Comme hier droit devant
Tu me dis que rien ne sert
La parole ou le temps
Qu'il faudra une vie entière
Pour un jour faire semblant
Pour regarder en arrière
Revenir en souriant
En gardant ce qu'il faut taire
Et puis faire comme avant
Je peux seulement te dire
Que j'ai connu la douleur avant d'être consolé
Qu'il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher
Que j'ai connu la rancœur bien avant d'être apaisé
Tu ne sais pas encore... ce que je sais par cœur
Ce que je sais par cœur
Beau malheur
Ni la craie ni le sang
Qu'on apprend après la classe
Ou après ses 30 ans
On peut dire 3 fois hélas
Que personne ne l'entend
Comme personne ne remplace
Ceux qui partent pour longtemps
Tu me dis que vient l'hiver
Qu'on oublie le printemps
Que l'on vide les étagères
Qu'on remplit autrement
Qu'on se rappelle les yeux verts
Le rire à chaque instant
Qu'après tout la voix se perd
Mais les mots sont vivants
Je peux seulement te dire
Que j'ai connu la douleur avant d'être consolé
Qu'il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher
Que j'ai connu la rancœur bien avant d'être apaisé
Tu ne sais pas encore... ce que je sais par cœur
Ce que je sais par cœur
Un jeu pour les perdants
Que le bateau est en liège
Et l'armure en fer blanc
Que plus rien ne te protège
Ou alors pas longtemps
Que c'est comme un sortilège
D'être seul à présent
Je peux seulement te dire
Pour être rassuré
Avant d'être consolé
Pour ne plus rien cacher
Bien avant d'être apaisé
Et j'ai connu la douleur avant d'être consolé
Il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher
Et j'ai connu la rancœur bien avant d'être apaisé
Tu ne sais pas encore... ce que je sais par cœur
Ce que je sais par cœur
Beau malheur
Moins souffrir
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| (photo Miho HIRANO - source internet) |
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
C'est, d'évidence, un merveilleux silence.
- Philippe BESSON -
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| (photo auteur inconnu - source Flickr) |
mais même, je t'aurai toujours constamment
dans la mémoire la plus profonde
comme une raison de vie.
- Pier Paolo PASOLINI -
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
(Interéditions - INREES - 2009)
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| (photo internet) |
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| (photo Christian Schloe - source pinterest) |
(Éditions Albin Michel - Novembre 2015 - ISBN 978-2-226-31908-1)
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| (photo internet) |
"Nos défunts doivent évoluer de leur côté. La mort ne signifie pas qu'ils nous ont abandonnés. Il faut essayer de se mettre à leur place et envisager que ne pas vouloir évoluer dans notre souffrance peut les culpabiliser. Par là, nous les attirons sans cesse à nous.
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| (photo Vincente Romero Redondo - source pinterest) |
Dans de telles situations, imaginez les en témoins impuissants de nos douleurs. Comment pensez vous que ceux que nous avons perdus aimeraient que nous vivions ? Ils sont vivants. Tout ne s'est pas arrêté avec leur départ, tout n'est pas figé dans la souffrance, même si l'absence créée par un décès laisse penser à ceux qui restent, à nous, que c'est le cas.
(Éditions Albin Michel - Novembre 2015 - ISBN 978-2-226-31908-1)
Afin de réussir son travail de deuil, la personne "endeuillée" doit pouvoir satisfaire à 3 conditions :
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
1) Elle doit en premier lieu "PRENDRE SON TEMPS". Dans notre culture hantée par l'ordre et la rapidité, la personne éprouvée cherche, encouragée par son entourage, à panser au plus vite sa blessure, à ne plus y penser (...). Cette manière de lutter contre sa douleur, (...) risque de faire avorter la dépressivité saine, ouvrant la voie à une dépression ultérieure. Le verbe "souffrir" a également le sens de "patienter" !
2) Il faut qu'elle puisse PRENDRE CONSCIENCE, notamment, de sa CULPABILITÉ en tant que VICTIME INNOCENTE. Autrement dit, il est absolument primordial de reconnaitre la culpabilité que l'on ressent d'avoir été impuissant à empêcher l'évènement traumatisant (...)
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
3) La troisième condition nécessaire (...) est relative à la question du PARDON. (...) Se pardonner à soi même (...) d'avoir souffert, (...) sans avoir pu l'empêcher. Cela ne signifie nullement oublier (...). Seuls la prise de conscience et le pardon favorisent la paix de l'âme. Dans le cas contraire, on assiste à l'apparition d'un "deuil pathologique" et interminable. (...)
Toutefois, la réalisation du travail de deuil semble rencontrer dans nos sociétés nombre d'obstacles. On pourrait citer par exemple la disparition des systèmes de valeurs, des rituels et des cérémonies collectifs soutenant la personne éprouvée et l'aidant à crier sa détresse afin de pouvoir mieux la métaboliser, s'en dégager.
On pourrait supposer en outre que si la dépression est si répandue, cela est dû, entre autres, au refoulement de la dépressivité naturelle lors des paliers décisifs de l'existence et de la croissance psychique, au nom de la dictature de la forme, du bien-être et de la bonne humeur, mais aussi en raison du déni de la souffrance et de la culpabilité.
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| (photo Anita Erdmann - source pinterest) |
Et m´a demandé quel vœux je voulais exaucer.
Alors je me suis mise doucement à rêver
Que peut-être elle pourrait te ramener.
La petite fée m´a dit qu´elle était désolée
Car dans ce cas là, elle ne pouvait pas m'aider.
Qu´elle pouvait juste me soulager
Si je voulais bien sagement l´écouter.
Alors calmement elle m´a raconté
Que les Anges sont fait pour voler,
Que nos larmes ne peuvent empêcher
Nos Amours de partir et ainsi nous quitter.
La petite fée posément m´a rassurée
En me disant que tu étais à mes côtés,
En me promettant que tu étais soulagé.
Alors j´ai supplié la petite fée
De te dire à quel point tu peux me manquer,
De te souffler d´être serein et de ne pas t´inquiéter.
Et de ne pas oublier si elle te croisait De te couvrir de mille baisers et te rappeler combien je t'aimais.
(Tiré de la page Facebook JPV29 "Sans Toi Mon Enfant")
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| (photo auteur inconnu - source Picmix) |
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| (photo personnelle - un frère et une soeur particulièrenent chers à mont coeur) |
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| (photo internet) |
Sur le même sujet, vous trouverez en cliquant sur ce lien https://laviepourleternite.blogspot.com/p/les-temoignages.html et en vous rendant au milieu de la page), l'histoire de François Xavier PERTHUIS, à travers son livre intitulé "Des âmes vives".
Le 15 octobre, journée du deuil périnatal
Le deuil des "oubliés"
- L'enfant endeuillé -
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| (photo auteur inconnu -source pinterest) |
Que faire pour l'aider à appréhender ce moment douloureux de sa vie ?
- Pourquoi ne s'aperçoit-on pas toujours de son chagrin ?
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| (photo Miharu Yokota - source pinterest) |
- Souvent, l'enfant va chercher à se faire oublier pour ne pas être un souci supplémentaire pour ses parents, qu'il perçoit fragiles et douloureux.
- L'entourage pris dans un tel bouleversement émotionnel n'est pas en capacité de se soucier de ce que vit profondément l'enfant.
- Aujourd'hui encore, l'enfant est trop souvent écarté des rituels du deuil. Il lui est alors difficile d'exprimer sa peine, son questionnement. Il garde alors pour lui son chagrin qui, faute de pouvoir être verbalisé, va prendre des formes diverses.
- Qu'elles sont les différentes expressions de son chagrin ?
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| (photo Donald Zolan - source pinterest) |
Ils sont quasi constants les premiers temps. L'enfant redoute de s'endormir. Il cherche à en retarder le moment. Il quête la présence d'un parent à ses côtés, demande très souvent de dormir dans le lit des parents.
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| (photo internet) |
L'enfant est inattentif, rêveur, distrait, solitaire. Il a des difficultés de concentration et de mémorisation. Il a du mal à apprendre et à retenir ses leçons.
- Comment aider un enfant en deuil ?
Pour l'entourage, prononcer le mot "MORT" apparait pour beaucoup, trop difficile, trop douloureux. Or, les termes employés par les adultes plonge l'enfant dans la plus grande perplexité, alimentant, sans le vouloir, l'espoir d'un retour ... car on finit toujours par revenir quand on part pour un long voyage et pourquoi ne pourrait-on pas redescendre du ciel ?
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
Il est nécessaire aussi de dire la vérité quand le parent s'est suicidé. Pour beaucoup, la tentation est grande de remettre à plus tard cette vérité là, tant il apparait cruel, sur le moment, de rajouter un traumatisme supplémentaire à ce qui est déjà si difficile à accepter. L'expérience montre que ce qui n'est pas dit au moment même, devient de plus en plus difficile à dire et que l'on devient alors, peu à peu, prisonnier de ce secret avec tout le poids que cela représente et le silence qu'il impose.
L'enfant perçoit qu'il y a une vérité cachée et pour lui, on cache ce dont on se sent coupable. Aussi, est-il conseillé de dire la vérité en donnant les raisons qui poussent quelqu'un à se suicider : il souffrait trop, il n'arrivait plus à s'en sortir, elle n'avait plus envie de vivre, elle ne voyait pas d'autre issue...
- Qu'il n'est en rien responsable - L'enfant a tendance à croire qu'il est responsable de la mort d'un proche. Pour atténuer l'effet de culpabilité et soulager l'enfant, il faut l'aider à mettre des mots sur ce qu'il ressent au fond de lui et qu'il n'ose pas exprimer.
Comment s'y prendre ? Comme le Docteur CORDIER qui accompagne des enfants endeuillés, il est possible de dire :
"tu sais, quand quelqu'un qu'on aime beaucoup vient à mourir, il arrive souvent qu'on pense que c'est de notre faute, parce qu'on n'a pas été gentil avec lui, qu'on lui a dit des paroles méchantes ou parce qu'on lui a souhaité du mal ou parce qu'on est jaloux ... Toutes ces choses sont vraies, mais elles ne sont pas la cause de la mort de ton papa ou de ton petit frère. Il est mort parce qu'il avait telle maladie ou parce qu'il a eu tel accident. Cela n'est vraiment pas de ta faute."
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| (photo auteur inconnu - source Wallspic) |
- Que ni lui, ni le parent qui reste ne sont en danger de mort - L'enfant qui se trouve confronté pour la première fois à la mort d'un proche, vit dans la peur que cette mort soit contagieuse, qu'elle emporte les autres membres de la famille, qu'elle l'emporte lui ... d'où des comportements régressifs où l'enfant "colle" à ses parents dans l'espoir que cette maîtrise de tous les instants de la vie va les protéger, empêcher leur disparition.
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
Il s'agit alors de dire à l'enfant que la mort survient le plus souvent quand on est vieux ... C'est tellement dans longtemps !
Si la mort est survenue chez une personne jeune en raison d'une maladie, il s'agira alors d'expliquer à l'enfant que "seules certaines maladies très graves qu'on n'arrive pas à guérir sont à l'origine de cette mort", sinon l'enfant vivra toute maladie comme source de danger extrême.
- Que ceux qui l'entourent vont bien s'occuper de lui (notamment en cas de mort d'un parent) - La mort d'un parent entraine des changements importants dans l'organisation de la vie familiale : changement de domicile, perte de salaire ... Beaucoup d'enfants s'inquiètent aussi de la disparition possible du parent restant d'où une anxiété permanente, une hypervigilance, la peur d'être complètement abandonné.
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
Il est frappant de constater l'importance que les enfants accordent aux fêtes, aux dates anniversaires où l'absence est particulièrement ressentie.
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| (photo auteur inconnu - source Pxfuel) |
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| (photo auteur inconnu - source internet) |
Il s'agira donc de proposer à l'enfant de participer à chacun des rituels, en lui expliquant précisément ce qu'il verra, ce qui va se dérouler, en le rassurant par notre présence à ses côtés.
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
Il arrive qu'un enfant refuse cette proposition. Le plus souvent, c'est par peur ou faute d'explications suffisantes. S'il faut alors respecter sa position, s'efforcer de la comprendre pour qu'il ne culpabilise pas ensuite, il est bon toutefois de lui en reparler, après ce premier refus, pour s'assurer qu'il n'a pas changé d'avis.
Si inviter l'enfant à participer aux rituels de deuil va l'aider à mieux appréhender la réalité de la mort, cela va aussi lui permettre de mettre des mots sur les sentiments qui le bouleversent. L'enfant va pouvoir relier ces sentiments, ces émotions qui le traversent. Cela lui sera beaucoup plus difficile s'il est écarté de ces rituels et il risque souvent de se méprendre par la suite, sur l'origine de la tristesse ou du désarroi de son entourage.
- Encourager l'évocation des souvenirs par le biais de photos, d'anecdotes, de souvenirs, d'anniversaires ... -
Si les adultes qui vivent avec l'enfant n'évoquent jamais spontanément des souvenirs en présence de l'enfant, celui-ci s'interdira très vite de poser la moindre question et il interprètera ce silence comme un interdit.
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| (photo auteur inconnu - source Shutterstock) |
Se remémorer, se souvenir, partager ses souvenirs, est une façon de prolonger en nous la présence de celui ou celle qui nous a quittés, de ne pas l'oublier. Cela contribue à atténuer progressivement les inévitables sentiments de culpabilité (ne nous reprochons nous pas d'avoir "oublié" de penser à ce proche décédé quand nous retrouvons un peu goût à la vie ?)
Pour certains enfants endeuillés, les circonstances du décès (meurtre, suicide, accident), ne favorisent pas toujours l'évocation de souvenirs. Les tentatives, après coup, pour évoquer ces moments difficiles peuvent se heurter à un refus conscient ou inconscient en fonction des mécanismes de défenses mis en place.
Toute prise en charge se doit à la fois d'être respectueuse vis à vis de l'enfant et à la fois de ne jamais perdre de vue la nécessité pour lui de surmonter ses résistances.
C'est le silence qui entoure certains enfants endeuillés qui doit nous inquiéter et non cette parole qui surgit, libératrice, porteuse d'affects, signe d'un enfant vivant, en contact avec ce qu'il vit.
- Favoriser l'expression des sentiments douloureux, complexes, attachés à la personne disparue -
Sinon, ces émotions vont s'enkyster, favoriser la mise en place de structures défensives, différer le deuil. Tout ce qui va favoriser l'expression de ses sentiments, de ce qu'il ressent au fond de lui sans être toujours capable de mettre des mots, va être déterminant. Sa participation aux rituels de deuil, l'évocation régulière des souvenirs, les mots mis par les adultes sur ce qu'ils ressentent eux mêmes, vont l'aider à être en contact avec son ressenti.
Mais cela ne suffit pas toujours, tant nous sommes peu habitués, peu formés à être en contact avec ce que nous ressentons et tant il nous est difficile aussi de mettre des mots justes sur notre ressenti. Cela ne fait pas parti de notre éducation, de notre culture.
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| (photo source pixers) |
En ce qui le concerne, le Docteur CORDIER utilise un outil simple : le MANDALA des sentiments, mis au point par Barbara SOURKES, psychologue canadienne.
Il s'agit de tracer un cercle sur une feuille blanche et d'y associer une couleur avec un sentiment (rouge pour la colère, gris pour la tristesse, etc ...).
Il propose aussi à l'enfant qu'il accompagne, la gamme de cinq sentiments (colère, tristesse, peur, culpabilité, espoir, joie), lui pose ensuite une question précise (que ressens tu au fond de toi aujourd'hui quand tu penses à la mort de ton père ?) et lui demande de remplir le cercle de couleurs en fonction de ce qu'il ressent.
Les enfants comme les adolescents, n'ont aucune difficulté à exprimer la gamme de leurs sentiments qui varie souvent d'une fois à l'autre.
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| (photo Love katleeen - source pinterest) |
Une fois qu'il a terminé, le Docteur CORDIER revient avec l'enfant sur ce qu'il a colorié, ce qui lui permet de mettre des mots sur ce qu'il ressent. C'est une façon aussi "d'autoriser ses sentiments". Il peut ainsi découvrir qu'un sentiment n'est ni bon, ni mauvais, que ce n'est ni bien, ni mal de ressentir de la colère, de la tristesse, de la joie ou de la culpabilité.
Favoriser l'expression des émotions, de ces sentiments qui, le plus souvent, n'affleurent pas à la surface, est certainement l'aide la plus importante que nous pouvons apporter aux enfants endeuillés.
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| (photo auteur inconnu - source Flickr) |
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| (photo internet) |
Ce détour est encore un chemin
Voici deux ans, cinq ans, dix ans que la nuit s'est faite : est-ce du temps perdu ? Ce le serait si le temps n'était qu'un décompte d'années.
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| (photo auteur inconnu - source Peakpx) |
Mais il est surtout la page où s'écrit l'histoire de nos vies. Ainsi, ce grand détour que j'ai fait, exilé, loin de tout, à ne faire que survivre, le souffle et la parole coupés, ce détour est encore le chemin.
"Vivre sans toi" - Muriel PAUL -
Celui que nul ne voit.
Il y a des chemins devant moi,
Ceux que je distingue enfin.
Il y a cette réalité cruelle,
Celle qui s'impose chaque matin.
Tu n'es plus, tu n'es plus là.
Il y a que j'avance sans toi.
Il y a tant à faire sans toi.
Il y a ton chemin que je ne connais pas.
Il y a ces chemins devant moi.
Je sais ceux que je ne prendrais pas,
Ceux que tu ne voudrais pas.
Il y a cette partie morte en moi,
Il y a cette partie vivante en moi.
Mon amour, mon enfant, je veux te dire,
Ce que vivre sans toi pour moi veux dire.
Vivre avec ma douleur et les fluctuations paradoxales de mes pensées.
Vivre avec ton absence qui de ma barque me fait chavirer.
Vivre parce que tu ne voulais pas que je meure.
Vivre parce qu'il y a ta sœur.
Vivre avec le désespoir de ne pas pouvoir te voir.
Vivre avec l'espoir que tu puisses me voir.
Vivre avec l'espoir qu'un jour je te vois.
Vivre parce que la vie ne s'arrête pas sur terre.
Vivre parce que je suis celle que tu as choisi pour mère.
Vivre parce que tu as besoin de moi comme moi de toi.
Vivre parce que toi tu n'a pas eu le choix.
Vivre parce que je t'aime, je t'aime plus fort que moi.
Vivre parce que tu es la lumière qu'on éteint pas.
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
"Je pense, que malgré la différence, il reste à chacun de nous un cœur immense qui aime et qui souffre.
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
Je vogue comme une bouteille, à la mer.
Parfois, à la surface de l'eau,
Souvent, engloutie par les flots.
Que puis-je faire ?
Accepter mes maux,
Afin d'écrire ces mots.
Je voyage entre sommeil et éveil.
Parfois, un beau rêve irréel,
Souvent, le cauchemar du réel.
Que puis-je faire ?
Accepter cet état, laisser couler les larmes
Pour soulager ce drame.
| (photo internet) |
Je nage sur l'instant.
Une vision, qui a l'importance du moment.
L'amour n'a ni distance, ni éloignement
Parfois, être,
Souvent, paraître.
Que puis-je faire ?
Je suis, je vis.
Accepter que j'existe.
Mère la terre, me nourrit, supporte mes pas,
M'accompagne sur ce chemin de croix.
Père le ciel, m'éblouit, me donne la force de l'oubli.
De ces instants, qui s'écoulent sans toi,
Et, qui me mènent forcement vers toi,
Le courage d'avancer, pas à pas
Que puis-je faire ?
Retrouver la foi.
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
Des facéties violentes de cette vie,
Entre la souffrance et l'accalmie,
Que puis-je faire ?
Teinter ma survie des couleurs de l'univers.
(Editions Albin Michel - 2010)
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
Les enfants en deuil de leurs parents ont pour désigner leur état, le mot "orphelins" qui vient du grec "orphanos" signifiant "servitude, travail forcé". Autrefois, les enfants sans parents n'avaient d'autres choix que de s'engager comme serfs pour survivre.
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| (photo auteur inconnu source pinterest) |
Face au vide grammatical, une association d'accueil belge pour
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Les associations de soutien au deuil se sont développées depuis les années 1995 à l'initiative des endeuillés. Le combat pour nommer les parents devant vivre sans leurs enfants décédés semble être en cours.
Pour illustrer ce propos, je vous invite également à visionner la vidéo ci-dessous "Quand les mots n'existent pas - Isabelle CONSTANT"
et cette très belle chanson de Lynda LEMAY "Pas de mots" :
Le sens du mot "DEUIL"
(d'après le livre de Nadine BAUTHEAC
"100 réponses aux questions sur le deuil et le chagrin")
Le mot "DEUIL" vient du latin "dolorere" qui signifie "souffrir".
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
Jusqu'au Moyen Age, il s'agissait du chagrin. Mais ce sens s'est perdu au XIXème siècle et désigne alors tout ce qui se passe autour de la mort : la mort elle-même, les obsèques, comme les tentures, les vêtements noirs ...
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| (photo Francis A. Willey - source internet) |
[...] Les choses changent avec l'intervention de la psychanalyse et l'étude de l'inconscient révélé au XIXème siècle par Sigmund FREUD (1856 - 1939). Ce neurologue a découvert que l'être humain est agi à la fois par ce dont il est conscient et par une autre force qu'il ne maitrise pas : l'inconscient [...]
Parler de deuil aujourd'hui, c'est parler de la dimension psychologique et émotionnelle de notre réaction à la mort d'un être important émotionnellement.
Le mot "DÉCÈS " est le mot légal actuel pour parler de la mort d'une personne.
Le sens du mot "DEUIL" a donc évolué. De nos jours, il signifie la réaction individuelle psychologique à la mort d'un proche.
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| (photo internet) |
Laisse le temps
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
(Éditions Le Cerf - 31/08/2000 - ISBN : 2204055530)
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| (photo Ron Wolf - source pinterest) |
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
- "LA MORT, dernière étape de la croissance "
Cheminer vers le deuil, une attitude porteuse d'espoir
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
Que nous croyons ou non à une vie après la mort, il me semble bon d'adopter l’attitude préconisée dans l'extrait suivant tiré du livre d'Anne GIVAUDAN "La rupture du contrat" - Message des "suicidés" au monde des "vivants" car elle aide non seulement à cheminer dans le deuil et sera pour certains porteuse d'espoir ....
"[...] qu'elle que soient les façons dont nous avons arrêté notre vie physique, il est essentiel que ceux qui restent ne se sentent pas coupables de notre mort. Aucun être, quel qu'il soit, n'a assez de puissance pour nous faire agir contrairement à ce que nous aurions voulu [...]"
" [...]
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
"[...] Ne retenez pas de nous l'acte que nous avons commis mais retrouvez les meilleurs moments que nous avons passés ensemble.
Lorsque vous pensez à nous, vous qui restez sur Terre, remémorez-vous les instants de joie ou de tendresse que nous avons pu vivre ensemble. Voyez la beauté qui fut la nôtre, celle que nous n'arrivions plus à percevoir nous-mêmes [...]
Parlez nous comme on parle à une personne que l'on aime, non pour regretter notre départ ou votre difficulté présente, mais pour honorer le chemin que nous avons parcouru en votre compagnie.
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
Aidez nous à rendre notre parcours moins douloureux, non pas par vos actes mais par l'acceptation et la sérénité que vous saurez faire croitre en vos cœurs.
Acceptez nous intégralement comme nous avons été, avec nos forces et nos faiblesses. Immanquablement arrivera le jour de la réparation sur terre et ce jour là, nous serons portés par votre capacité à transmuter la peine que nous vous avons occasionnée [...]"
"La rupture du contrat - Message des "suicidés au monde des "vivants" - Anne GIVAUDAN - (Éditions S.O.I.S - 2006)
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Le chemin de l'acceptation
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"Le chemin de l'acceptation est très difficile.
Il demande autant de courage et de ténacité que la lutte contre les éléments.
La tristesse t'envahira souvent. Saches l'accueillir, car elle t'aidera à avancer et te permettra de mesurer le chemin parcouru.
Quand elle te quittera, tu seras arrivé à destination."
Faire son deuil et être en deuil - Quelle différence ?
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
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| (photo auteur inconnu - source pinterest) |
"Faire son deuil" consiste à intégrer et dépasser ces pertes et les émotions qui y sont liées. (Parfois, on ne les dépasse jamais...). Faire son deuil, c'est pouvoir faire face à la souffrance que nous ressentons et la dépasser. C'est un processus de guérison émotionnelle, psychologique, énergétique et spirituel.
"FAIRE SON DEUIL", c'est laisser parler les émotions, laisser partir ce à quoi l'on est attaché, ne pas le retenir, c'est apprivoiser l'absence physique tout en vivant de manière différente avec cet être à la meilleure place dans notre cœur et de nos souvenirs. C'est se rendre compte que le lien qui nous unit à lui est éternel et indestructible.
Afin de vous aider à mieux comprendre ce que vous vivez dans l'épreuve douloureuse de la perte d'un être cher, à surmonter votre chagrin et à réapprendre à vivre, je vais partager sur cette page différents extraits d'ouvrages rédigés dans le domaine du deuil par d'éminents spécialistes.
SORTIR DU DEUIL
La perte de l'autre entraîne aussi la perte d'une partie de soi-même, de ce qu'on était avant la perte ...
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"Le travail de deuil, dit Marie IRELAND, Présidente de l'association "Jusqu'à la mort, accompagner la vie", c'est reconnaître et accepter la perte et ses conséquences."
Tous les deuils ne se vivent pas de la même façon, chacun le fait à sa manière. "Tout dépend de la manière dont l'individu s'est construit, de la difficulté à vivre ses premiers deuils de son existence et du lien qui l'attachait au disparu." dit encore Marie IRELAND.
Les étapes du deuil qui sont : le choc, la sidération, le déni, la colère, la peur, la dépression, la tristesse, l'acceptation, le
Les étapes du deuil ne se succèdent pas nécessairement : elles peuvent se chevaucher ou opérer des allers-retours. Parfois, on n'arrive pas à la fin du deuil et à la paix du cœur sans un travail spécifique de confrontation avec la réalité de la perte.
Les enfants et le deuil :
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Dans "Mourir aujourd'hui", Michel HANUS écrit : "ils faut leur dire qu'ils ne sont pas coupables (ni responsables) de la mort de leurs parents ou de leurs frères ou sœurs et que nous allons conserver toujours dans notre cœur, le souvenir de la personne qui est morte."
Les enfants en deuil ne peuvent aborder le travail psychique qui s'impose à eux que si l'entourage a pu prendre l'initiative de les y aider. Quoi que l'on fasse, une partie du travail restera en attente jusqu'à leur maturité.
La perte d'un enfant :
La perte d'un enfant est particulièrement douloureuse parce qu'elle
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La perte d'un enfant est dramatique aussi pour les autres enfants et surtout pour l'enfant de remplacement ...
Si l'on parvient à faire le travail de deuil, on s'ouvre aux souffrances d'autrui, on devient riche de liens nouveaux et de découvertes qui, autrement, n'auraient jamais sans doute existé."
Le travail de deuil comme processus de guérison
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Il est courant d'entendre qu'il n'y a pas de mots pour dire la souffrance de la perte et ce mal-être qui perdure. La société occidentale, ne nous aide pas ; elle nous demande de rester digne dans la douleur, de ne pas nous plaindre, de vite redevenir "comme avant" et en forme. Or, il existe des mots pour le dire. Mais il faut qu'ils soient entendus et écoutés. On peut aussi s'exprimer sans mots, par une présence, un geste affectueux.
Depuis longtemps, on nous apprend la maîtrise de soi, la réserve, à souffrir en silence et à ne pas le montrer. Ce que l'on "rentre" ainsi, "ressort" hélas souvent de façon psychosomatique. Troubles physiques ou graves maladies comme des cancers : on tombe malade parfois, et l'on meurt encore de chagrin, faute d'avoir pu exprimer celui-ci ou d'avoir appris à revivre "sans".
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On nous apprend à gagner, mais on ne nous apprend pas à perdre. Or, la vie est une succession de changements et de pertes. L'équilibre, la sérénité, la santé, la vie en couple, l'amitié, nécessitent des soins et un entretien fréquents : ils sont à reconquérir tous les jours. Même la foi et le bien-être intérieur sont à retravailler et à retrouver, par exemple en se ressourçant.
Comme le disait Confucius : "Notre plus grande gloire n'est pas de tomber, mais de savoir nous relever chaque fois que nous tombons."
"Sortir du deuil, surmonter son chagrin et réapprendre à vivre"- Anne Ancelin Schützenberger - Evelyne Bissone Jeufroy - (Éditions Petite Bibliothèque Payot - ISBN 978-2-228-90360-8)

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je decouvre votre blog et plus je lis plus je m'apaise...pour ce soir ca suffit, mes yeux et mon esprit commencent a s'embrumer...mais des demain je reviendrais, chercher des reponses, des conseils, une ecoute et un entendement, dans cette si douloureuse epreuve de perdre un etre cher... merci
RépondreSupprimerMerci infiniment pour votre message. Ce sont des messages comme le votre qui me donnent l'envie de continuer, de savoir que mon travail n'est pas vain, que des personnes comme vous peuvent trouver ici des réponses, des conseils, de l'apaisement ... Je vous souhaite beaucoup de courage dans l'épreuve douloureuse que vous traversez. Cordialement.
SupprimerMerci pour tous ces textes apaisants, réconfortants, ces belles images, le tout est fort agréable et on se sent en paix en traversant votre blog
RépondreSupprimerDes mots pour apaiser des maux. Une lueur d espoir dans la souffrance que l'on pense insurmontable. Un jour ça ira pas tout de suite mais un jour. Merci pour votre soutient on en a besoin.
RépondreSupprimerc'est un havre de reconfort ayant brutalement perdu mon fils ça maide a retrouver un peu de reconfort tres beau texte et images
RépondreSupprimerMerci à vous pour vos commentaires qui me touchent et donnent à ce blog une raison d'exister. Je suis heureuse que vous saisissiez la main que je vous tends.
Supprimermerci pour ces mots qui me touchent , je ne suis pas seule à pleurer mon enfant , c'est trop dur , mais c'est bon de vous lire !
RépondreSupprimerMerci à vous pour votre commentaire. Je suis heureuse que ce blog apaise un peu votre chagrin. Douces pensées de soutien et de réconfort.
SupprimerMerci beaucoup.J'ai appris et ressenti tout ce que vous aviez écrit . Bien à vous et bonne continuation.
RépondreSupprimerJe viens de passer un temps fou à vous découvrir et à vous lire. Quel magnifique cadeau 💝 Comme c’est beau, inspirant et réconfortant : MERCI !
RépondreSupprimerMerci infiniment à vous pour votre message. Je suis heureuse que vous appréciez ce blog <3
SupprimerTrès beaux textes!
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