LE DEUIL











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L'absence

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L'absence est une souffrance, une pénitence et elle est amère. 
On ne peut la crier ni la hurler, seulement la subir, l'étouffer et ne la partager qu'avec notre solitude ;  la laisser hurler dans notre intérieur et la vivre silencieusement en laissant nos larmes prisonnières dans les yeux et essayer de l'accepter et de s'en accommoder. L'absence désole le coeur. Elle est une douleur pour l'âme. L'absence est un cri dans la nuit !

                                                                       - Radhia Gabteni -



La perte 
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Certes la vie n'est qu'une perte, 
perte de ceux que nous avons aimés, que nous avons croisés, 
perte de moments heureux, d'une jeunesse, d'un âge mûr, d'une force que l'on croit inébranlable. 
Mais je sais qu'au terme de tous ces jours, de tous ces mois, de toutes ces années, subsiste l'essentiel : quelques mots, quelques regards, quelques gestes qui nous tiennent le cœur éveillé pour toujours.

- Christian Signol - "Même les arbres s'en souviennent"





 Demain dès l'aube


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Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je partirai.
Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne, je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai, les yeux fixés sur mes pensées, sans rien voir au dehors sans entendre aucun bruit. Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, triste, et le jour, pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, ni les voiles au loin, descendant vers Harfleur. Quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. 

- Victor Hugo - "Les Contemplations" - 3 septembre 1847 -






La résilience et le deuil

[...] Le deuil, comme la résilience, est une manière, un ensemble de manières, de surmonter une grande épreuve, une des plus grandes que nous rencontrons et rencontrerons encore et encore dans le cours de nos vies : la mort d'un être cher ou la séparation, sa perte. La résilience, pour se constituer, implique la confrontation à une épreuve traumatique plus lourde que celle rencontrée habituellement sur le chemin de la vie ; dans l'enfance, par exemple, la mort d'un parent, le divorce, la séparation pour d'autres causes, la maladie, surtout mentale, des parents, la misère psychosociale avec carence de soin ; d'autres seront liées aux conditions sociales du groupe : famine, guerre, catastrophes naturelles, maladies endémiques [...]

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D'emblée la résilience et le deuil présentent des points communs. Ils s'expriment dans un cheminement, un parcours assignable dans le temps d'une durée ; ils sont les manifestations plus ou moins visibles d'un travail intérieur [...]. L'un et l'autre, provoqués par la perte, articulent, à partir de l'histoire personnelle et familiale d'expériences similaires vécues antérieurement, parfois dans les générations précédentes, la résultante des effets des facteurs de risque et des éléments protecteurs avec les potentialités actuelles de la personne qui la rencontre, la vit, y réagit et essaie d'y faire face. L'un et l'autre vont aboutir, à plus ou moins long terme, à des résultats plus ou moins mitigés dans le deuil, bien que, dans les situations normales, habituelles, les effets bénéfiques l'emportent largement sur les conséquences négatives, pour autant que la relation qui existait avant la perte fut de suffisamment bonne qualité. Il est dans la nature de la notion de résilience que les effets bénéfiques soient largement apparents, ce qui n'empêche pas de pouvoir se poser la question de savoir s'ils ne s'accompagnement pas de conséquences moins bénéfiques et moins manifestes. [...] L'un et l'autre se situent dans une histoire avec son développement dynamique, conditionné en partie par les antécédents mais toujours ouverte aux aléas de l'existence qui ne sont pas toujours négatifs. La résilience et le deuil vont tirer bénéfice de tout support relationnel affectif dont les personnes concernées sont susceptibles de pouvoir bénéficier.

Avant de conclure prématurément que la résilience peut être considérée comme une forme particulière et comme une issue singulière du deuil, nous devons tenter d'approfondir la comparaison entre ces deux ordres de réalités. Le cheminement du deuil commence toujours par un choc et c'est en ce sens qu'il peut être considéré comme le prototype du traumatisme. Ce choc est plus ou moins violent, plus ou moins apparent, plus ou moins retardé. Sa violence apparente ne permet pas de préjuger de la profondeur et de la durée de ses effets et, à l'inverse, son retard et la modestie de ses manifestations apparentes ne permettent aucunement d'en tirer prétexte en faveur de bénignité. La première et principale complication du deuil est son inexistence apparente, son inapparence, son absence de manifestations. Le choc touche la personne dans toutes ses dimensions, même s'il est souvent plus manifeste dans le domaine affectif et/ou au niveau de l'état de santé physique.

[...] La résilience, dans son premier sens, résister à l'adversité, apparait dans la politique de l'extrême (danger vital) comme la seule issue de secours. L'enfant est sorti vivant de la maison en flammes et même s'il n'est que superficiellement brûlé, quelles traces psychologiques lui laissera l'évènement auquel il vient d'échapper ? On pressent immédiatement la multiplicité des facteurs qui interviennent sur le vif du moment mais aussi dans son histoire de vie relationnelle antérieure et dans les conséquences sur sa vie psychique, matérielle et relationnelle de l'évènement en question sans préjuger de l'articulation dynamique de ces différents éléments entre eux en fonction du temps et de l'évolution personnelle de l'intéressé. La résilience, politique obligée de l'extrême, laisse nécessairement le choc et ses effets de côté : de là vient cette impression d'invulnérabilité de l'enfant résilient. Mais le choc a bien été réel, il existe ; qu'en est-il de ses effets masqués ? [...]

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Le cheminement du deuil le conduit bientôt à l'étape suivante qui est celle de l'état dépressif, un état dépressif franc, durable, de durée variable, éventuellement prolongée même sur des années. [...] La dépression chez l'enfant prend des masques qui ne sont pas suffisamment connus, même des professionnels, et elle risque souvent, de ce fait, d'être sous-estimée et dans sa fréquence et dans sa profondeur. [...] L'enfant ne vit pas sa souffrance comme l'adulte ; elle est forcément influencée par la présence et la sollicitude de ce dernier. L'enfant souffre moralement, affectivement à sa manière ; il peut pleurer, il pleure comme lorsqu'il se fait mal physiquement. Dans ses chagrins, plus il est jeune, moins ses pleurs sont forts et prolongés. Il souffre mais son attention, ses intérêts d'enfant vont bientôt être sollicités ailleurs. Il laisse, sans s'en rendre compte, son chagrin de côté pour y revenir par la suite.

Les manifestations de la dépression masquée de l'enfance sont maintenant mieux connues ; elles apparaissent le plus souvent progressivement dans le temps. En premier lieu, le caractère se modifie : l'enfant habituellement calme s'agite, l'enfant remuant s'apaise, bientôt, il devient d'humeur variable sans qu'on puisse incriminer de motifs circonstanciels notables à ces changements. Son comportement se modifie également sous l'influence en particulier du défaut d'attention et de poussées de colère ; il a beaucoup plus tendance à se mette en risque, plus ou moins gravement ; ceci est vrai de tous les endeuillés quel que soit leur âge mais est encore plus manifeste chez les enfants et adolescents (ces derniers étant déjà, du fait de l'adolescence dans une période de plus grands risques). Un degré de plus et nous verrons revenir l'énurésie et l'oncoprésie et ce même chez les plus grands, ce qui ne peut que renforcer le sentiment de honte que l'enfant éprouve de toute façon lorsqu'il est porteur d'une particularité qui n'est pas reconnue par ses pairs comme positive (être en deuil, ne plus avoir ses parents, etc.)
Le point ultime de la dépression de l'enfant, quelles qu'en soient les causes, se trouve dans la survenue d'une authentique maladie organique, qui, chez un enfant, fait toujours rechercher des difficultés affectives dans sa vie et ses relations. [...]
La résilience est un constat de réussite, en dépit de grandes épreuves, constat dressé à un moment déterminé mais ce n'est pas un certificat de non souffrance et/ou de bonne santé.

Il est bien connu que l'état dépressif du deuil [...] a les mêmes traits cliniques que tout autre état dépressif réactionnel lié à d'autres situations que le deuil. [...]

La comparaison entre la résilience et le deuil au niveau de la dépression fait apparaitre les éléments suivants : la personne en deuil, déprimée, peut faire montre d'efficacité, disons résiliente, s'il s'agit de se porter au secours de quelqu'un d'important pour elle à la condition que l'effort ne dure pas trop longtemps ; les endeuillés n'ont pas de résistance dans le temps, donc peu de persévérance. [...]

La terminaison du deuil, terme bien préférable à celui de fin - cette dernière n'étant jamais assurée - découle de ce qu'il a été, du vécu du choc, de celui de la dépression, du travail de deuil qui s'est opéré en son temps, sous le couvert de ces manifestations extériorisées. Le terme ici encore est à l'image de tout ce qui s'est passé avant. Plus un deuil est compliqué, plus sa partie non terminée, non prise en compte, non vécue, reste importante et pesante et refera surface à la prochaine épreuve ou au prochain deuil. [...]

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Derrière les manifestations repérées du deuil se déroule le "travail de deuil" ; il est en bonne partie inconscient, hors de la volonté et de la conscience, à l'aide de processus de fonctionnement psychique dont on est bien peu maitre, ce qui ne préjuge nullement de leur efficacité. Et la résilience est également le résultat d'une "alchimie" secrète dans les profondeurs de l'être, la plupart du temps à l'abri des regards indiscrets de la conscience. Tout juste peut-on rappeler que, à première vue, le travail de l'un, le deuil, se passe dans la douleur alors que celui de l'autre semble, sous réserve d'inventaire, y échapper, ou au moins s'en tenir relativement à l'abri. Un des fondements, peut être même LE fondement du deuil et du travail de deuil est justement cette douleur (deuil vient du mot latin "dolore" = souffrir) qui doit être ressentie, reconnue, vécue, exprimée, pleurée, partagée. On est loin du compte avec la résilience ; la douleur qui habituellement l'accompagne comme trace du traumatisme, elle la cache, elle la repousse en périphérie, elle la masque, elle la dévie, elle la transforme, elle peut aller jusqu'à dénier son existence même. Si la résilience doit plus tard s'avérer être une forme de travail de deuil sur le grave traumatisme reçu, elle apparait bien, malgré ses avantages et sa brillance, comme une œuvre de déni, non pas particulièrement de l'existence du traumatisme en cause mais déni de sa signification psychique, déni de sa souffrance. Plus on souffre, plus on risque de souffrir, plus on a peur d'être englouti dans cette souffrance, plus il est urgent et impératif de la laisser de côté pour gérer efficacement et dans l'urgence la situation délicate.  A moins que le sujet en résilience trouve le moyen de vivre sa souffrance autrement, elle reste un poids différé pesant sur l'avenir, pouvant se révéler écrasant à retardement.

La régression est le second élément essentiel du travail de deuil ; avec la douleur, elle constitue le creuset où peuvent s'opérer les autres mouvements indispensables de cette œuvre. [...] Cette régression habituellement, très prononcée, rapide et profonde dans le deuil permet, en récapitulant, en reparcourant à grands traits, les chemins du développement des réaménagements psychiques. Elle donne aussi lieu, durant les tout premiers temps, à l'identification narcissique à l'objet. L'endeuillé a un tel besoin de rejoindre l'être aimé qui vient de mourir qu'il songe sérieusement à le rejoindre.

[...] La résilience est aussi un message vers des partenaires mêmes cachés. Aussi, il me semble que certaines œuvres de résilience sont plutôt des scénarios destinés à être montrés, le bénéfice narcissique incontestable étant la reconnaissance des autres. [...] 

Dans la douleur et la régression, le travail de deuil est une confrontation intérieure à la réalité de la perte, de la mort, du deuil, de la souffrance, du drame, du traumatisme. L'attitude première est normalement et toujours de refus - "non !" - qui déjà prend note que ce qui est refusé est déjà advenu. Un très long, très douloureux, pénible, épuisant, et très incomplet chemin va devoir être parcouru comme malgré soi pour d'abord reconnaître et ensuite, peu à peu, commencer d'accepter cette épreuve qui nous paraitra toujours, en quelque sorte, inacceptable. C'est bien tout un travail où les forces se dépensent et s'épuisent. Mais il ne s'agit pas que de la réalité matérielle de la perte, de ses factualités, ce travail d'intégration concerne aussi la réalité intérieure, subjective, psychique, affective, essayer de ne pas refuser le malaise dans lequel le traumatisme nous a mis pour un temps dont la durée est incertaine. Et cet état moral du deuil - tous ceux, ils sont légions, qui l'ont vécu le savent - est un des plus misérables que nous traversons dans notre vie. devant cette mort, cette perte, nous sommes totalement démunis au niveau de la réalité objective : nous n'avons pas pu réussir à l'empêcher ; maintenant, nous ne pourrons pas plus inverser le cours du temps et faire revenir l'absent. Nous sommes dans une souffrance profonde, la vie a perdu son goût, son sens, son intérêt, le monde parait vide. Et nous nous sentons si faibles ; notre fonctionnement habituel est déficient et nous ne savons pas combien de temps va durer ce calvaire. Nous ne savons même pas si nous avons vraiment envie qu'il change dans la crainte que ce changement puisse nous entrainer à l'oubli.

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Là,  la résilience semble de nouveau s'inscrire en faux contre cette démarche. Elle ne niera pas vraiment le malheur qui est advenu mais elle essaiera d'en limiter le sens, la portée, la gravité. Mais surtout, au niveau de la réaction subjective, elle partira dans la dimension opposée. Elle ne reconnaitra ni sa faiblesse, ni son dénouement, ni sa souffrance. Elle fera comme si - et parfois ira jusqu'à le proclamer - tous ces sentiments pénibles et douloureux étaient encombrants et inutiles, sans importance, voire inexistants. Elle s'efforce de nier la portée subjective des effets de la perte : "voyez, il ne m'est rien arrivé de grave ; au contraire, je suis plus performant qu'avant !" Cette partie du travail de deuil repose sur l'exercice du sens de la réalité, essayer de faire face à la réalité telle qu'elle est, même si elle est tellement contraire à nos désirs. La résilience proclame au contraire, qu'elle va changer la réalité, au moins dans ses dimensions subjectives. [...] Plus je la regarde dans le contre-jour du deuil, plus j'ai de mal à voir la résilience comme une solution durable. Elle coûte trop cher ; elle est trop défensive, elle n'est pas naturelle. Plus elle semble perdurer, plus elle brûle d'énergie, plus elle épuise. Lorsqu'elle arrive à se maintenir, c'est au dépens d'autres secteurs de la personnalité. Nous connaissons des endeuillés qui réussissent brillamment dans leurs affaires mais qui restent et semblent  devoir rester affectivement des écorchés vifs ou des blocs de glace qui n'arrivent plus à nouer des relations affectives satisfaisantes. Certes, certaines personnes résilientes vont arriver à démentir cette impression.

Deux autres processus s'effectuent simultanément à celui de la reconnaissance de la réalité objective et subjective : l'intériorisation de la relation et l'élaboration des sentiments de culpabilité. La première est liée pour partie au mouvement de régression, de désinvestissement massif du monde habituel, du besoin de se replier sur soi-même, dans son intériorité, afin d'y retrouver la présence intérieure de l'être aimé qui a disparu du monde extérieur mais qui, de ce fait même, s'accroît dans la proportion inverse : perdu à l'extérieur, qu'il soit encore plus présent à l'intérieur ! Ce recueillement est la condition nécessaire à la remémoration, mais aussi la conséquence en retour du ressouvenir, qui est un des moments dynamiques essentiels du deuil. S. Freud avait bien noté  que chaque souvenir et chaque espoir, attaché au disparu devait revenir à la conscience, être surinvesti (disons : être l'objet d'un intérêt particulier et renouvelé ("Deuil et mélancolie" 1915-1917) avant d'être frappé du décret de réalité : "il n'est plus". Ce mouvement de retour en arrière, de remémoration, peut-être également lié aux sentiments de culpabilité, rend l'endeuillé indisponible à l'avenir, parfois même au présent qu'il néglige et se néglige. Ce n'est pas un arrêt sur image, c'est un flash-back. Les endeuillés ne sont pas en état de faire des projets.

[...] La fréquentation des enfants en deuil conduit à penser que ce mouvement de ressouvenir est bien plus discret chez eux (Hanus M. et Sourkes B.M., 1997). Ils peuvent conserver des souvenirs, aller éventuellement à la recherche de certains, vouloir vérifier des détails, bien plus souvent,  le deuil chez l'enfant, entraine un effacement des souvenirs ou sans doute plutôt un oubli. [...] Mais même lorsque l'enfant est correctement accompagné, qu'il trouve dans son entourage d'authentiques possibilité de vivre son deuil avec les siens, le ressouvenir de l'enfant a besoin d'être soutenu par les proches et des éléments concrets : évoquer avec l'enfant des souvenirs précis où il était présent, des photos, des films, des vidéos et autres supports multimédia d'actualité.

(image Lisa Aisato)
[...] Si les enfants reconnaissent assez tôt la réalité matérielle de la mort, et d'autant plus facilement que l'entourage les aura aidés à participer aux funérailles, une partie en eux refus d'y croire ; ils vivent toujours avec le "parent imaginaire" dont ils attendent le retour. [...] Nous pouvons rendre compte en partie, de la complexité de la résilience par un élément qui est fondamental également dans le deuil, c'est la nature de la relation préexistante entre l'enfant et la parent qu'il a perdu. Chaque deuil, chaque travail de deuil est différent. A chaque fois les issues du deuil sont différentes du fait même que chaque relation - celle qui unit l'endeuillé à son être aimé perdu - est singulière. Plus cette relation est chargée d'ambivalence et plus le deuil est difficile, voire compliqué ; quelles que soient les particularités de chaque relation, il en est toujours ainsi (Parkes C.M., 1999 ; Hanus M., 1976, 1994).

La résilience , lorsque la relation était carencée ou douloureuse, s'efforce d'en limiter les souvenirs et les effets, d'en dénier l'importance, et celle des marques, des cicatrices qu'elle a pu laisser dans le cœur ; lorsqu'elle était affectueuse et riche, la résilience, dans ses hommages, veut la maintenir, mais, à mon avis, en l'état où elle se trouvait au moment du drame : "je vais te prouver que je t'aime autant qu'avant, que je n'aimerai jamais personne autant que toi, tu es et tu restes ma raison de vivre et vois comme elle m'aide !" Eventuelle critique de l'absent, la résilience peut aussi se révéler être la permanence de l'hommage. Mais une telle fidélité doit bien avoir ses raisons dans la nature des liens, dans celle de la relation préexistante ; c'est à dire que certains éléments de la relation de l'enfant avec ses parents avant qu'il ne les perde ou en soit séparé prédisposent l'enfant à la résilience qui serait bien aussi une forme de deuil  ou un avatar de celui-ci.

Le mouvement d'intériorisation ne sert pas que la remémoration, il favorise également un processus plus discret mais cependant constant au cours du deuil : le renforcement des identifications de l'endeuillé avec le disparu. Le résultat de cette opération inconsciente est variable dans ses quantités - et de ce fait, elle est plus ou moins apparente - et dans ses qualités, les identifications aux aspects positifs de la personne perdue étant habituellement, normalement plus importantes que celles des aspects négatifs. Le renforcement de ses identifications assure une forme de permanence de la personne disparue qui continue son existence au travers de celui qui porte ces identifications. Elle est aussi une voie, certes plutôt méconnue ou sous-estimée, mais importante, de la transmission entre générations.

(image Arsen Kurbanov)
[...] Venons en maintenant aux sentiments de culpabilité [...]. Personne, à ma connaissance ne nie plus leur universalité dans le deuil puisqu'ils sont la conséquence de l'ambivalence irrécusable de toutes nos relations affectives. Conscients et inconscients, justifiés, à notre appréciation ou à celle des autres, ou injustifiés, ils sont bien là et agissants au cours du travail de deuil dont ils constituent une partie très importante, même si certains aimeraient ne leur donner qu'une importance congrue. Ils ont partie liée avec la douleur dont un des sens semble bien se trouver dans l'auto-expiation , avec la régression, avec la difficulté de prendre en compte la réalité de la perte et certainement encore avec la nature des identifications, les négatives étant une voie de décharge possible de sentiments de culpabilité insupportables. J'ai soutenu ailleurs (Hanus M., 1996) et essayé d'étayer l'hypothèse que des sentiments de culpabilité excessifs étaient une résultante cachée du reliquat des sentiments de toute-puissance narcissique, mis à mal par la perte actuelle venue les démentir. Dans cette optique, faire son deuil, c'est reconnaitre son ambivalence, son étendue, mais surtout ses limites en acceptant que nous ne soyons pas le tout de l'autre dont la disparition n'est pas le fruit de nos œuvres. - même si ce serait très culpabilisant - mets le résultat du cours naturel de choses ou de certaines dimensions de la personne que nous aimons mais qui ne nous concernent pas directement. C'est en ce sens que la culpabilité a quelque chose d'ontologique (sens de la vie) dans notre humanité (d'où les concepts de fautes originelles, péché originel, etc). [...] 

Il y a dans la résilience une notion de force, de brillance issues de l'écart entre l'importance présumée du traumatisme et la grandeur de la réaction de la personne touchée supposée faible où affaiblie. [...] La culpabilité inconsciente est bien une force ; elle est à la mesure de la puissance que nous nous prêtons lorsque nous nous estimons responsables de la mort d'un proche. Lorsque nous nous reprochons de n'avoir pas su l'empêcher de mourir, nous nous prêtons une force démiurgique qui nous rendrait maître de la vie et de la mort ; nous régressons à la pensée magique où les désirs à eux seuls et les seules pensées suffisent à tuer.

[...] Une des plus grandes souffrances du deuil est qu'il nous est imposé et nous réduit à l'impuissance. Le deuil et le travail de deuil, dans la mesure où ils sont la réaction à la mort, un travail actif, même s'il est en grande partie involontaire, inconscient, peuvent être considérés comme des œuvres de résilience lorsque leur résultat est remarquable, que la personne endeuillée a progressé au travers de son deuil, qu'elle a grandi, qu'elle est devenue plus riche, spirituellement et affectivement. [...] Le travail de deuil est une activité réactionnelle, mais il paraît échapper en grande partie à notre volonté et à notre conscience ; il se fait en nous, sans notre conscient, presque malgré nous, comme une blessure cicatrise sans nous demander notre avis. Notre corps est actif à notre insu, notre vie psychique inconsciente l'est de même. Dans le deuil, nous sommes actifs à la fois sans le vouloir et sans pouvoir nous y opposer.  A l'orée du deuil, nous ne savons plus ce que nous voulons et nous sommes, de ce fait, dans l'impossibilité d'agir. Nous voudrions moins souffrir, mais que personne ne touche à notre souffrance car elle est le signe de notre attachement et de notre affection pour la personne qui vient de mourir. Tout juste, notre seul désir est qu'elle ressuscité, mais cela, nous ne le pouvons pas. Le deuil, c'est aussi constater et accepter malgré soi, cette impuissance qui nous dit que nous serons aussi impuissants à nous opposer, à terme, à notre propre mort.

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[...] Redevient-on jamais comme avant ? Le deuil comme toute blessure, ne laisse-t-il pas une cicatrice ? Le deuil avance vers sa terminaison lorsque nous retrouvons des forces et des intérêts qui nous permettent de nous intéresser de nouveau au monde et à la vie extérieure avec le sentiment que nous pouvons y redevenir des partenaires actifs. Écrasés, passivés radicalement par la mort de l'être aimé, le deuil peu à peu, nous restaure dans notre activité. 
Sans doute peut-on oser dire que la résilience se défie de la passivité, qu'elle la récuse qu'elle s'y oppose. Elle vise à montrer que les capacités d'activité ne sont pas entamées, bien au contraire, qu'il n'y a pas d'impuissance qui tienne. Encore une fois, tout se passe comme s'il ne s'était rien passé de grave ou, si quelque chose de grave s'est passé, cette gravité a pu être effacée par la résilience qui estompe les effets du traumatisme important qui s'en trouve banalisé. La passivité, est celle du deuil en particulier qui nous est imposée, serait-elle pour le résilient l'équivalent de la mort, mort physique ou mort psychique, le retour au néant, c'est à dire l'impensable, l'inimaginable l'irreprésentable. La seule alternative est alors  : entrer en résilience où disparaître ? [...]

Ainsi la résilience et le deuil entretiennent des relations mitigées. Tantôt, elles semblent aller dans le même sens, tantôt, elles divergent, donnant même le sentiment de s'opposer. [...]

La notion de deuil narcissique peut éventuellement nous éclairer, elle aussi, sur la nature de la résilience. La dimension narcissique est capitale et a été et reste au centre des conceptions de S. Freud. concernant le deuil ; et c'est aussi en référence à elle qu'il donnera, en 1926, son interprétation de la signification de la douleur dans le deuil. Mais la notion de deuil narcissique dépasse largement cet aspect. Pour l'essentiel, elle consiste à considérer le deuil non pas comme une réaction provisoire et momentanée, même si elle dure un certain temps, à la suite d'une perte importante, mais comme un processus inhérent à la psyché. ("l'aptitude au deuil") qui se développe dans la prime enfance  [...]

A considérer la résilience comme une aptitude affirmée à surmonter le traumatisme pour s'en fortifier, elle apparaîtra comme la réussite de l'aptitude au deuil et une version optimale du deuil narcissique ; car la résilience est bien une affaire narcissique. [...] La capacité narcissique à la résilience est le processus dont les effets ne sont encore que potentiels, une variété de l'aptitude au deuil et du deuil narcissique ; les réalisations de la résilience résultent de la rencontre de cette potentialité avec une grande épreuve particulière à un moment déterminé de l'histoire de vie et de développement de telle personne.


D'après le livre de Michel Hanus - "La résilience à quel prix ?  Survivre et rebondir" (ISBN 2-224-02729-X)





Les deuils

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Les deuils sont des étapes de vie difficiles, mais essentielles sur notre
chemin.

Chacun de nous vit différents deuils, comme le passage à l'âge adulte, où nous devons renoncer à l'insouciance de l'enfance.

Le départ du nid familial pour voler de nos propres ailes est aussi un deuil, tout comme la perte d'un emploi, une séparation, la perte d'une amitié, d'un amour ou le deuil de nos parents et de ceux qu'on aime.

Toute notre vie, nous vivons des deuils parce que la vie en est constituée.

Certaines choses doivent mourir et changer de forme pour que nous puissions grandir, vivre quelque chose de mieux et pour suivre notre route en acceptant ces pertes avec courage, mais aussi avec reconnaissance.

Soyons reconnaissants, parce que rien de nouveau ne peut survenir si l'ancien ne meurt pas. Chaque deuil porte en lui la semence d'une nouvelle vie.

Tout ce qui sort de notre vie fait de la place pour du mieux : un meilleur emploi, une amitié plus profonde ou un plus grand amour.

Nous ne perdons rien. Tout se transforme.

Même dans la douleur d'un deuil immense, souvenons nous que la vie est en train de fabriquer un trésor pour nous.

Laissons lui le temps de le peaufiner et accueillons la renaissance qui viendra ensuite avec le cœur ouvert, car la Vie continue.

                                                                                                                                                           - Diane Gagnon -





         Le travail de deuil

(image Matin Shaffiei)

Que ce soit le dernier souffle après une longue maladie, ou lors d’un accident mortel ou d’un suicide, quel que soit le contexte, la mort surgit toujours violemment, elle est difficile à anticiper. Puis vient un processus de cicatrisation de la perte de la personne aimée. Panser, cicatriser… c’est comme pour une plaie.

Le deuil est un processus qui va permettre de restaurer le lien avec l’être disparu, dans un travail de souvenir. Mais une cicatrice psychologique restera à tout jamais, même si la douleur s’estompe, une douleur qui va devenir tolérable puis acceptable, ce qui va permettre de reprendre le cours de l’existence sans trahir la mémoire de l’être disparu.

La mort est une amputation d’une partie de soi, qui entraîne une douleur psychologique inqualifiable, indicible. C’est la perte d’un «objet symbolique» (dans le langage psy)… Une personne amputée d’une jambe doit faire le deuil de sa jambe, le deuil de qui elle était avec cette jambe, de ce qu’elle faisait avec. Elle remarchera, mais différemment. Ainsi, après le deuil, va continuer l’histoire de sa famille, avec une souffrance la plus tolérable possible.

Mettre du sens sur ce qu’on ressent. S’il est normal de souffrir, l’endeuillé souffre aussi du regard social, familial… et ressent une certaine marginalisation. Il est donc important de re-signifier que le processus de deuil est long, sans qu’on puisse dater exactement les étapes. En fait le deuil va durer toute une vie, au cours de laquelle on va composer avec l’absence de l’autre.


- Extrait de conférence du Docteur Cynthia Mauro (Docteur en psychologie ) 23 février 2011 -




La consolation

 
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[...] "C'est très difficile la consolation : on ne peut rien réparer,  rien
changer à ce qui fait souffrir, on sait que nos paroles ne peuvent apporter qu'un réconfort passager, voire pas de réconfort, voire encore plus de souffrance, parfois ; parce qu'elles sont maladroites, impuissantes, parce qu'elles arrivent au mauvais moment.                                                                        Mais on ne peut pas se contenter de cela, se contenter de dire qu'il n'y a rien à dire, pour soulager la souffrance d'une maman qui a perdu son enfant. Alors je vais vous confier, humblement, ce que je m'efforcerais de faire si j'étais frappé par la même douleur terrible que vous. Lorsque nous sommes engloutis par la souffrance, submergés par les remous de tout ce qu'elle charrie avec elle, cette souffrance (ressentiment, désespoir, culpabilité, peur, envie, colère ...) il me semble qu'il y a deux grandes directions à s'efforcer de suivre.
 
D'abord, de notre mieux, rester en lien avec le monde, ne pas nous replier sur nous, ne pas nous rétracter sur notre douleur et notre malheur. Même si ce lien nous fait souffrir, parce que nous ne voyons plus ici-bas que l’absence de la personne aimée, c'est pourtant lui qui peu à peu va nous aider à revivre, tout doucement.
 
Ensuite, se donner le droit, justement, de revivre. D'où elle se trouve, Lucie vous aime toujours, et vous soutiendra toujours.
C'est elle qui vous redonnera le goût de vivre à nouveau, de regarder le soleil et le ciel, les fleurs qui s'offrent et les enfants qui rient, en souriant, malgré tout. Malgré la tristesse. Cette tristesse, elle ne vous quittera jamais. Mais elle sera peu à peu plus douce, et vous apportera un jour la paix. Elle vous permettra de penser à tous les bonheurs que vous avec connus avec Lucie, sans que cela vous fasse pleurer ou soupirer, mais juste sourire doucement : vous pouvez être heureuse, vraiment, d'avoir eu une telle fille, capable de paroles si belles, de générosités si grandes, heureuse de tous les bonheurs vécus à ses côtés, heureuse qu'elle ait aimé si fort la vie.
 
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Ne jamais oublier ces bonheurs, c'est très important ; ne jamais
chasser la tristesse et la souffrance qui viendront parfois les obscurcir, comme les nuages viennent cacher le soleil, c'est important aussi. Laissez vivre vos émotions, mais n'oubliez jamais de songer, régulièrement, à toutes les joies que Lucie vous a données, tenez-les en vie dans votre âme. Ouvrez aussi les yeux sur tous les petits bouts de bonheur qui vont doucement réapparaitre dans vos journées, sans que vous vous en rendiez compte au début, comme des fleurs sur le bord de ce chemin actuellement si pénible et douloureux.
 
N'écoutez pas les personnes qui vous demandent de "faire votre deuil" (ne leur en veuillez pas, non plus) : ce chemin, vous allez le parcourir à votre rythme, personne ne peut vous forcer à aller plus vite, et personne ne peut avancer à votre place. Prenez votre temps, mais regardez au loin, regardez le ciel et les étoiles, le plus souvent possible. Ce n'est pas une image : regardez-les vraiment, regardez-les souvent, en respirant, en pensant à Lucie, en lui souriant.
 
[...] Votre fille était merveilleuse, gardez-la en vie dans votre cœur, continuez de lui parler, de partager avec elle toutes les belles choses que vous allez croiser désormais sur votre chemin." [...]
 
 
- Extrait d'une lettre de Christophe André, écrite à une mère dont la fille est morte assassinée par les terroristes du Bataclan, en 2015 et tirée de son livre "Consolations, celles que l'on reçoit et celle que l'on donne" - (Éditions l'Iconoclaste - EAN 978-2-37880-274-5)

 
 
 
 
 Le deuil est un processus
 
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Le deuil est une souffrance, le deuil est une épreuve, le deuil est un
cheminement, le deuil est un travail intérieur ; tous ne durent qu'un
temps même s'ils paraissent toujours très longs. Nous les vivons comme des moments douloureux de l'existence et qui sont aussi les témoins d'un processus, un processus d'adaptation à un certain type d'épreuves.
- Michel Hanus - "La résilience , à quel prix ? Survivre et rebondir"
  (Éditions Maloine - ISBN 222402729X)
 


 

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Voilà la chose la plus difficile : apprendre à vivre avec ses disparus. 

Les ranger dans une boite afin qu'ils deviennent des souvenirs. 

Les tenir à distance pour qu'ils cessent de nous heurter. 

Les aimer infiniment pour ne pas être dévoré par le manque.

Faire de cette pensée douloureuse une pensée calme. 

Passer de la douleur brute à la douceur fragile. 

Cela demande du temps et de la persévérance. 

Et quand on a appris alors on est imbattable.

 

                                                       - Philippe Besson - « La maison Atlantique »

 

 
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Sur terre, tout est expérience.
Certaines sont lumineuses, d'autres sont ténébreuses.
Certaines dilatent le cœur, d'autres l'éprouvent.
Certaines consolent, d'autres terrifient.
Lorsque tu es plongé dans la douleur, ne regarde pas ta vie uniquement à l'aune de la souffrance.
Considère la comme un tout indivisible, avec ses hauts et ses bas, avec ses joies et ses tristesses, sa part d'ombre et de lumière et rappelle toi des moments heureux du passé.
Alors tu pourras continuer d'aimer la vie malgré tout.

- Frédéric Lenoir - "La consolation de l'ange"

 
 
 
La mère - Khalil Gibran -

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La mère est tout dans la vie.
Elle est la consolation dans la tristesse,
le secours dans la détresse,
la force dans la faiblesse...
Elle est la source de la tendresse,
de la compassion et du pardon...
Celui qui perd sa mère,
perd un sein où poser sa tête,
une main qui le bénit
et un regard qui le protège...
Pour tout être sur terre,
le mot le plus limpide est celui de "mère"
et l'appel le plus doux celui de "maman".
 
                                          
 

                                                                                                                                            L'absence
 
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L'absence est une voix que nous n'entendrons plus, mais qui nous parlera du fond du cœur à l'heure la plus sombre, le jour le plus difficile.
 
L'absence est une main que vous pouvez tenir fermement quand une autre main vous échappera et que votre courage semblera vous manquer.
 
L'absence est un souvenir qui à n'importe qui - mais pas à vous - paraîtra banal.
C'est une photographie en noir et blanc, une phrase qui contient un monde.
 
L'absence est le temps qui vous a semblé inépuisable et qui n'est plus là, le temps de tout ce que vous n'avez pas pu dire, que vous n'avez pas pu faire.
C'est l'amour que vous portez à l'intérieur, c'est ce qui reste quand tout se termine.
Le récit ultime, le sens de la vie.
 
                                                                                                                                                       - Gabriele Ferraris -





 
Petite fille de l'hiver

A toi Babou, 
A ton Chu, notre petite Maëlie 


Petite fille de l'hiver, petite fée éphémère,
Petite étoile filante, petite flamme brillante,
Petite pomme d'Amour, petite aux yeux velours,
Petit trésor précieux, petit Chu malicieux, 
Petit instant fragile, douceur indélébile.

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Tu es partie ailleurs, ta mission achevée, 
Ange tu étais sur terre, et Ange tu es restée, 
Dans l'Amour absolu et dans l'éternité.

J'accepte ton départ puisque tu n'es pas loin,
Que nos âmes se rejoignent quand tu sens mon besoin
D'avoir de tes nouvelles, de ces belles contrées, 
Où règnent éternels l'Amour, la joie, la paix.

Je te laisse en mon cœur tout l'Amour du mien, 
Puisque c'était écrit, que c'était ton destin,
Et je ferme les yeux en pensant à Marie, 
Notre Maman du ciel qui te voit et sourit 
Et je te vois encore à l'infini me dire,
Vas, vis, ris, profite de la vie,
C'est comme ça que je t'aime 
Douce Maman chérie.


- Babeth Varlot - © texte protégé -






 Les temps de grandes souffrance
 
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Les temps de grandes souffrances sont potentiellement des périodes de grandes transformations.
Pour que la transformation puisse se produire, nous devons aller profondément, aux racines mêmes de notre douleur et l’éprouver telle qu’elle est, sans blâme ni indulgence.


                                                                                            - Osho -







 
J'ai choisi de redevenir ce que j'étais 
 

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J'étais enfermée dans une coquille.
Je croyais que j'étais impuissante à changer ma vie.

Puis
j'ai rencontré 
  la profondeur de la mer,
         la beauté du ciel,
                       la liberté des oiseaux,
                              la puissance du vent,
               la légèreté des nuages,
       la lumière du soleil,
et j'ai senti que j'étais que tout cela
était moi.

J'étais profonde comme la mer
belle comme le ciel,
                         libre comme les oiseaux,
                         puissante comme le vent,
           légère comme les nuages,
lumière comme le soleil,

et alors j'ai choisi de redevenir ce que j'étais.


                                                                                              - Annie MARQUIER - "Le pouvoir de choisir"








             
  Maintenant que je suis parti 
 
 Maintenant que je suis parti, laissez-moi aller.
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Même s’il me restait encore des choses à voir et à faire, ma route ne s’arrête pas ici.
Ne vous attachez pas à moi à travers vos larmes.
Soyez heureux de toutes les années passées ensemble.
Je vous ai donné mon amour et vous pouvez seulement deviner combien de bonheur vous m’avez apporté.
Je vous remercie pour l’amour que vous m’avez témoigné mais il est temps maintenant que je poursuive ma route.
Pleurez-moi quelques temps, si pleurer il vous faut et ensuite, laissez votre peine se transformer en joie car c’est pour un moment seulement que nous nous séparons.
Bénissez donc les souvenirs qui sont dans votre cœur.
Je ne serai pas très loin car la vie se poursuit.
Si vous avez besoin de moi, appelez-moi, je viendrai, même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai près de vous.
Et si vous écoutez avec votre cœur, vous percevrez tout mon amour autour de vous dans sa douceur et sa clarté.
Et puis, quand vous viendrez à votre tour par ici,
Je vous accueillerai avec le sourire et je vous dirai : "Bienvenue chez nous".


                                                                                                                                              - Poème Hawaïen -





                                                                             Tu apprendras ...


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Après quelque temps,
 


Tu apprendras la différence entre tendre la main et secourir une âme.

Et tu apprendras que aimer ne signifie pas s’appuyer, et que compagnie ne signifie pas toujours sécurité.

Tu commenceras à apprendre que les baisers ne sont pas des contrats, ni des cadeaux, ni des promesses.


Tu commenceras à accepter tes échecs la tête haute, comme un adulte, et non avec la tristesse d’un enfant.


Et tu apprendras à construire aujourd’hui tes chemins, parce que le terrain de demain est incertain, et ne garantit pas la réalisation des projets, et que le futur a l’habitude de ne pas tenir ses promesses.

 

Après un certain temps,


Tu apprendras que le soleil brûle si tu t’y exposes trop.


Tu accepteras le fait que même les meilleurs peuvent te blesser parfois, et que tu auras à leur pardonner.


Tu apprendras que parler peut alléger les douleurs de l’âme.


Tu apprendras qu’il faut beaucoup d’années pour bâtir la confiance, et à peine quelques secondes pour la détruire, et que, toi aussi, tu pourrais faire des choses dont tu te repentiras le reste de ta vie


Tu apprendras que les vraies amitiés continuent à grandir malgré la séparation. Et que ce qui compte, ce n’est pas ce que tu possèdes, mais ce qui compte dans ta vie.


Et que les bons amis sont la famille qu’il nous est permis de choisir.


Tu apprendras que nous n’avons pas à changer d’amis, si nous acceptons que nos amis changent et évoluent.


Tu expérimenteras que tu peux passer de bons moments avec ton meilleur ami en faisant n’importe quoi, ou en ne rien faisant, seulement pour le plaisir de jouir de sa compagnie.


Tu découvriras que souvent nous prenons à la légère les personnes qui nous importent le plus ; et pour cela nous devons toujours dire à ces personnes que nous les aimons, car nous ne savons jamais si c’est la dernière fois que nous les voyons.


Tu apprendras que les circonstances et l’ambiance qui nous entoure, ont une influence sur nous, mais que nous sommes les uniques responsables de ce que nous faisons. 


Tu commenceras à comprendre que nous ne devons pas nous comparer aux autres, sauf si nous désirons les imiter pour nous améliorer.


Tu découvriras qu’il te faut beaucoup de temps pour être enfin la personne que tu désires être et que le temps est court.


Tu apprendras que si tu ne contrôles pas tes actes, eux te contrôleront.


Et qu’être souple ne signifie pas être mou ou ne pas avoir de personnalité car peu importe à quel point une situation est délicate ou complexe, il y a toujours deux manières de l’aborder.


Tu apprendras que les héros sont des personnes qui ont fait ce qu’il était nécessaire de faire, en assumant les conséquences.


Tu apprendras que la patience requiert une longue pratique.


Tu découvriras que parfois, la personne dont tu crois qu’elle te piétinera si tu tombes, est l’une des rares qui t’aidera à te relever.


Mûrir dépend davantage de ce que t’apprennent tes expériences que des années que tu as vécues.


Tu apprendras que tu tiens beaucoup plus de tes parents que tu veux bien le croire.


Tu apprendras qu’il ne faut jamais dire à un enfant que ses rêves sont des bêtises car peu de choses sont aussi humiliantes  et ce serait une tragédie s’il te croyait car cela lui enlèverait l’espérance.


Tu apprendras que, lorsque tu sens de la colère et de la rage en toi, tu en as le droit, mais cela ne te donne pas le droit d’être cruel.


Tu découvriras que, simplement parce que telle personne ne t’aime pas comme tu le désires, cela ne signifie pas qu’elle ne t’aime pas autant qu’elle en est capable car il y a des personnes qui nous aiment mais qui ne savent pas comment nous le prouver.


Il ne suffit pas toujours d’être pardonné par les autres, parfois tu auras à apprendre à te pardonner à toi-même.


Tu apprendras qu'avec la même sévérité que tu juges les autres, toi aussi tu seras jugé et parfois condamné.


Tu apprendras que peu importe que tu aies le cœur brisé, le monde ne s’arrête pas de tourner.


Tu apprendras que le temps ne peut revenir en arrière. Tu dois cultiver ton propre jardin et décorer ton âme au lieu d’attendre que les autres te portent des fleurs.

 Alors, et alors seulement, tu sauras ce que tu peux réellement endurer, que tu es fort et que tu pourrais aller bien plus loin que tu le pensais quand tu t’imaginais ne plus pouvoir avancer.
 

C’est que réellement, la vie n’a de valeur que si tu as la valeur de l’affronter.

 

                                                                                                   - Jorge Luis BORGES - "APPRENDIENDO"

 

  
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L'épreuve 

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On maudit une épreuve, mais on ne sait pas, quand elle nous arrive, qu'elle va nous faire grandir et nous emmener ailleurs. On ne veut pas le savoir. La douleur est trop forte pour qu'on lui reconnaisse une vertu. C'est quand la douleur est passée, qu'on se retourne et qu'on considère, ébahi, le long chemin qu'elle nous a fait parcourir.

                                                                 - Katherine PANCOL -





 
- DEUIL et MÉDIUMNITÉ -

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Lorsque qu'un être très cher nous quitte par suicide (ou pas d'ailleurs), la perte et le manque nous sont si intolérables que la tentation est forte et pratiquement irrésistible de consulter médiums, voyants, et autres moyens ésotériques pour se rassurer, se convaincre, pour tenter d'avoir des réponses ou des signes. 


Après leur départ, nous nous trouvons dans un extrême état de faiblesse affective et psychologique. Notre manière de penser est modifiée par l'état émotionnel dans lequel nous nous trouvons et nous perdons tout discernement. Nous sommes alors particulièrement sensibles, fragiles et influençables.



La mort est un domaine qui, depuis que l'homme est homme, suscite bien des mystères, bien des fantasmes. Il lui faut expliquer coûte que coûte, ce qu'il ne comprend pas, ce qu'il ne maîtrise pas. Le deuil, dans notre société d'aujourd'hui, est devenu un business faisant s'éloigner de plus en plus le caractère sacré de la Vie, de la Mort, de l'Amour, pour laisser place au profit à tout prix, à l'escroquerie, au mensonge, au délire, à l'égoïsme, au charlatanisme …

Ces domaines sont très lucratifs, en cabinet, en privé, par téléphone, par internet, en librairie, au cinéma, à la radio ….



Il faut savoir qu'en matière de médiumnité et de voyance, un peu de psychologie et la magie d'internet (facebook et autres réseaux sociaux en disent plus sur nous que nous ne le pensons) suffisent à nous cerner, Nous, et notre histoire. Il est facile aussi de s'appuyer sur des schémas généraux : l'amour, l'argent, le travail, la mort. Ils comprennent toujours les mêmes fonctionnements, avec les mêmes émotions, les mêmes attitudes (jalousie, chagrin etc...) ; facile aussi de jouer avec nos peurs, nos angoisses, nos désirs, nos attentes …



Ces pratiques sont plus que douteuses et peuvent se révéler très déstabilisantes et catastrophiques. La plus grande prudence s'impose. Mieux vaut s'éloigner de ce genre de personnes et de pratiques, surtout, si le coût en est élevé !

D'autres peuvent être de bonne foi, voire possibles, il est essentiel d'en vérifier la part de vérité dans ce qui est annoncé. Ne jamais faire confiance aveuglément. Seule notre réflexion, nos ressentis les plus profonds sont de vrais guides. Suivre son cœur et son intuition, ils ne nous trompent jamais. Faire confiance à la vie, vivre son chagrin dans toute sa dimension, nous conduit vers la paix et l'harmonie.



Nous parvenons à trouver les réponses dont nous avons besoin et une certaine sérénité. C'est un long cheminement, une longue quête, qui prend du temps, beaucoup de temps ; un temps fait de rencontres (humaines, thérapeutiques, psychologiques, philosophiques, spirituelles), d'aide, de réconfort, de soutien, d'écoute, de compréhension, de réflexion, d'analyse, de ressenti intérieur, …



Cela reste une démarche et un cheminement personnels qui se vivent par soi, à l'intérieur de soi, au plus profond de son cœur et de son âme.



Cela s'appelle le deuil ...

                                                                                                                                     - C-A-G -


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                         Réapprendre à vivre

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Il n'y a pas d'âge pour ré-apprendre à vivre. On dirait même qu'on ne fait que ça, toute sa vie. Repartir, recommencer, respirer à nouveau. Comme si on n'apprenait rien de l'existence sauf, parfois, une caractéristique de soi-même.

                                                      - Françoise SAGAN - "Bonjour Tristesse
 






 
 
La libération et la paix

La douleur ne disparaît jamais. Elle est là, fait partie de notre vie, de notre histoire, tapie dans l'ombre, prête à ressurgir à n'importe quel moment ; mais pour pouvoir survivre, il nous faut d'abord l'endormir, puis l'apprivoiser ; pour pouvoir vivre nous n'avons pas d'autres choix que de la travailler pour la dépasser et l'accepter.

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« Accepter" avec "Pardonner" sont des mots et des actions terribles (liés au mot « deuil ») nous les refusons tant ils sont inconcevables pour nous. Mais dans notre cheminement et notre progression, nous sommes contraint (es) de nous rendre compte que la vie a toujours raison, c'est elle qui décide, toujours ! Car elle est plus grande, plus vaste, plus puissante que ce que nous pouvons imaginer. Il nous faut alors LA comprendre, puis NOUS comprendre pour pouvoir ETRE AVEC elle et NON CONTRE elle. Nous comprenons ainsi que si nous voulons continuer à vivre, il nous faudra affronter, intégrer et dépasser l'acceptation et le pardon. Ils sont l'ultime étape, les seuls outils dans notre cheminement pour trouver la paix et la libération.

Si nous ne le faisons pas, nous nous retrouvons confronté(es) à "un mur" (celui de nos convictions et de nos illusions) ; un mur si haut, si large, si solide, si résistant, qu'il nous paraît infranchissable. Alors, nous tournons en rond, emmêlé (es) dans la douleur et le chagrin, dans la culpabilité et la colère, le ressentiment et la rancœur ... Il ne nous est désormais plus possible d'avancer. Quoi que nous fassions, quoi que nous disions, quoi que nous pensions, si nous ne parvenons pas à accepter et à pardonner « tout ce qui est Notre Vie » nous resterons à nous lamenter et à dépérir au pied de ce mur.

Nous restons là CONTRE la Vie et non AVEC elle. Et si nous sommes "contre", elle ne peut pas nous accompagner, nous guider, nous offrir. Nous ne pouvons que nous débattre dans une spirale de dépression, de chagrin, de colère, de tristesse, de rejet, d'injustice ... d'inertie et de mort au lieu d'être dans le mouvement, l'action, l'énergie, l'amour : essences mêmes de la Vie.
 
Parfois, nous savons tout ça "intellectuellement", mais devoir seulement commencer à en entendre l'idée (accepte, pardonne), demande du temps, beaucoup de temps, Puis l'intégrer est difficile, douloureux, intolérable alors nous le reléguons dans un coin de notre tête et essayons de tenir, "d'avancer quand même", mais nous sommes dans l'illusion.

Willy Hsu
Puis, un jour, force est de constater que nous n'avançons plus, nous ne pouvons plus avancer, nous tournons en rond, ; pire, nous dégringolons à nouveau dans une spirale qui nous conduit vers "la mort" (à l'opposé de la vie). Tout notre être se fige après avoir usé ses dernières forces à se fracasser contre "ce mur" de l'inacceptable, de l'impardonnable que nous ne pouvons pas, que nous ne voulons pas franchir.

Alors, nous ne pouvons plus « vivre », profiter de la vie, de ce qu'elle a à nous offrir. Nous n'avons plus de perspectives, plus de projets, plus de soutien, plus d'amis, plus de compréhension, plus rien que la solitude, le vide, le néant qui nous mènent à l'évitement, à l'isolement, au repli sur soi, à l'autodestruction …

Dans la profondeur de notre âme et de notre cœur, nous finissons par prendre conscience qu'il y a quelque chose à faire si nous voulons que cela cesse et pour continuer … continuer à VIVRE ! avec toutes les possibilités de joie, de découvertes, de rencontres … que cela nous offre.

Briser le mur de notre intolérance, entaché de nos souffrances, nous conduira à notre but ultime : la libération et à la paix intérieure.

Cela est difficile et douloureux mais c'est possible avec l'aide de tout ce que la vie (elle, justement!) mets sur notre chemin d'outils, d'aides, de soutien, de rencontres, d'échanges, de partages … Il nous faut parvenir à en prendre conscience, à lui faire confiance et à agir.

C'est à ce prix que nous connaitrons enfin la libération et la paix.

                                                                                                                                                                      (C. A-G) 



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                                L'automne          


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Il n’y a pas de meilleur moment que l’automne pour commencer à oublier les choses qui nous dérangent.

Les laisser se détacher de nous comme des feuilles sèches, penser à retourner danser, profiter de chaque miette d’un soleil qui brûle encore. Se réchauffer le corps et l’esprit à ses rayons, avant qu’il n’aille dormir et ne soit plus qu’une faible lueur dans les cieux. 

                                                                                                                                             - Paulo COELHO -


 
 
La tristesse, une émotion essentielle


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La tristesse qui, a si mauvaise presse de nos jours, est pourtant une émotion essentielle, voire fort utile. Elle permet de renoncer… pour mieux avancer et même créer. Donc, lorsque vous avez le cœur lourd et que vous luttez pour ne pas laisser couler les larmes qui commencent à piquer vos yeux, N'en faites rien ! Laissez aller ce flot qui cherche à monter en vous. 

Ressentir de la tristesse, et l'accepter, est bénéfique. 
D'abord on sent dans son corps que “ça fait du bien”» lorsque l'on pleure. 
Ensuite au niveau psychique, cette émotion est celle qui se rapproche le plus de l'acceptation et du renoncement. On pleure quand nous sentons que quelque chose est irrémédiable, quand nous perdons quelque chose ou quelqu'un et que rien ne peut nous les rendre. 
C'est donc une énergie qui nous permet de dire adieu, de quitter une image de soi, un idéal ou une situation matérielle, affective avant de passer à autre chose. 

En fait c'est un processus à travers lequel, après une période de perte ou de déception, nous nous préparons à vivre autre chose de nous-mêmes. A condition de ne pas y rester trop longtemps, et de ne pas trop lutter contre, ce qui pourrait entraîner un syndrome dépressif. Si vous la traversez et la vivez en conscience, la tristesse peut alors prendre de belles couleurs, exactement celles que nous admirons en ce moment dans les arbres en automne, avec un fond de nostalgie.
                                                                                                    
                                                          - Sophie PETERS - Psychanalyste -"Libre Antenne Europe 1







                            
                                        Le véritable deuil

 
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Le véritable deuil ce n’est pas le temps que l’on met à oublier. 

C’est le temps sacré et précieux consacré à ressusciter en nous ceux qui sont partis, afin qu’ils continuent d’exister à travers nous dans un souvenir qui devient une action vivante .


                                                                                  - Yvon AMAR -
                                                                                                                                          


 
Le processus de deuil : un processus de cicatrisation 

Au delà de sa dimension traumatique, le deuil après un suicide reste un deuil. Il est donc essentiel d'en comprendre le fonctionnement car c'est lui qui va conditionner votre quotidien dans les mois et les années à venir.

Le suicide est un traumatisme violent, inattendu ; il vous prend de court. Deux possibilités s'ouvrent à vous face à ce deuil.

Soit vous décidez d'étouffer la douleur avec la prise de
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médicaments puissants pour ne pas avoir mal. Vous vous dites qu'avec le temps, les choses vont s'arranger d'elles mêmes ... Mais même si vous ne prenez pas en compte cette blessure d'aujourd'hui, celle-ci n'en existe pas moins et ne pas la prendre en compte hypothèque l'avenir ...

Une autre solution s'offre à vous : face à cette blessure soudaine, vous prenez la décision d'accompagner activement le processus de cicatrisation. C'est une décision que vous prenez en toute conscience, face à une situation que vous n'avez pas choisie. ... Certes, elle portera toujours les traces de la blessure initiale (c'est quelque chose que vous ne pourrez plus effacer de votre histoire) mais ses conséquences sur le long termes seront beaucoup moins graves, que si vous l'aviez négligée.

Dans le premier cas de figure, vous espérez qu'avec le temps tout va rentrer dans l'ordre. C'est risquer gros car, que vous le vouliez ou non, un "processus de cicatrisation psychique" va se mettre en route après le traumatisme de la perte ; ce mouvement spontané de la cicatrisation est indépendant de votre volonté et, si vous ne l'accompagnez pas, il va se fait comme il peut avec de possibles conséquences défavorables pour l'avenir. 

Dans le second cas de figure, cela ne va pas atténuer la douleur du processus (quoique ...) mais vous choisissez de l'accompagner pour que, à terme, il s'intègre le plus harmonieusement possible dans votre vie : ce travail que vous décidez d'entreprendre est ce qu'on appelle le "travail de deuil".

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Donc, pour être plus clair, il y a d'un côté, le processus de deuil qui se fait tout seul, naturellement après chaque traumatisme, qu'il soit accompagné ou non, et, de l'autre, le travail de deuil qui, lui, ne se fait pas tout seul mais procède d'une décision consciente d'accompagner le processus de deuil et finalement de courageusement prendre en charge le cours de sa vie.

S'engager dans un travail de deuil, c'est refuser de se retrouver impuissant. Ce travail de deuil va vous permettre de canaliser votre douleur en l'inscrivant dans quelque chose de cohérent et qui a du sens ...
... Par ce travail, vous créez les conditions pour l'accueillir définitivement en vous, en ce lieu intérieur que plus rien ne pourra remettre en question, par de là les années. Elle sera là à tout jamais. 

Le mot "deuil" fait peur car il est assimilé à l'oubli de la personne aimée. Comprenez pourtant que c'est tout l'inverse qui se passe ! Le travail de deuil est le garant du non oubli !  C'est justement quand on ne parvient pas à mener ce travail qu'on crée des obstacles intérieurs au retour en soi de l'être aimé. 

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Renoncez aussi définitivement à l'idée que d'accepter de vivre le deuil est une marque de faiblesse de caractère. Il est absurde de ne vouloir s'en remettre qu'à sa seule "force de caractère" pour affronter cette souffrance et l'évacuer avec dédain, en considérant que les émotions du deuil ne sont le lot que des personnes fragiles
et vulnérables. ... La volonté n'a pas sa place dans le choix de rentrer ou non dans un processus de deuil. Il est tout simplement. C'est un phénomène naturel qui demande qu'on accepte de se confronter aux émotions qui apparaissent, qu'on accepte d'inviter en soi, avec aplomb et authenticité, la détresse, la colère, la peur, la culpabilité qui en sont les voies incontournables. Ce n'est pas par ce qu'on donne de l'espace à ces émotions qu'on est - ou qu'on devient - quelqu'un de fragile. Croire qu'on peut évacuer avec mépris le ressenti du deuil est la pire des erreurs : il est des blessures qu'on ne peut pas s'offrir le luxe de négliger. 


Enfin, il est vrai que le travail de deuil reste quelque chose de douloureux à vivre ...

... Le deuil est donc le garant de la guérison. C'est par lui, et grâce à lui qu'on va pouvoir réapprendre à vivre sans la présence de la personne aimée. Comme après une blessure physique, il laissera aussi une cicatrice. C'est inévitable. Ce sera cette zone de vulnérabilité qu'on portera toujours en soi, tout au long de son existence. Tout comme la cicatrice physique peut faire un peu mal de temps à autre, la cicatrice du deuil pourra aussi être douloureuse par de là les années, quand les circonstances réactivent le souvenir ... La douleur est là à nouveau, mais peut être plus douce, plus tolérable, moins violente et elle n'a plus l'intensité dévastatrice des premières années.


- Un vécu personnel et légitime

On ne peut pas réduire le vécu du deuil à la seule souffrance d'avoir perdu quelqu'un qu'on aime. C'est beaucoup plus grand, c'est beaucoup plus vaste.

En effet, toutes les dimensions de l'être sont interpellées par cette douleur qui imprègne et envahit chaque recoin de la vie. C'est d'abord un vécu physique où le corps parle et hurle sa douleur par un épuisement qu'aucun repos, au début, ne semble compenser. 

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C'est aussi un état psychologique qui effraie par son intensité : un flot de pensées et de sentiments mobilise l'esprit pendant un temps qui semble interminable, au point qu'on se demande si on arrivera jamais à vivre autrement que dans cette camisole émotionnelle. C'est enfin un évènement social et relationnel qui va profondément remettre en question le rapport à soi-même et à autrui. On saisit très vitre qu'il existe un décalage entre ce qu'on vit et ce qu'en comprend autrui ; une incompréhension mutuelle en résulte très fréquemment. De plus, on se sent devenir "autre", différent, mais on ignore vers quoi on tend et comment va se réorganiser notre rapport au monde. Tout devient flou, reste flou pendant longtemps ; les certitudes tombent, les repères éclatent et on commence alors à entr'apercevoir l'ampleur de la tâche à mener à bien.

D'où l'importance capitale de comprendre ce qui se passe. Ce n'est pas parce qu'on "sait" qu'on a moins mal. C'est parce qu'on sait qu'on donne un autre sens à sa souffrance et ça, c'est une différence considérable. On ne souffre plus "à vide" on comprend qu'il y a une cohérence interne dans ce qu'on est en train de vivre. 

(D'après le livre de Christophe FAURE : 
"Après le suicide d'un proche - Vivre le deuil et se reconstruire")
 





                                                                      De la réussite ou de l'échec
 
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Mais aujourd’hui, où chaque minute est pleine de vie, d’expériences, de lutte, de victoires ou de rechutes, suivies d’un retour à la lutte, aujourd’hui, je ne pense plus à l’avenir : il m’est indifférent de faire ou non de grandes choses, parce que j’ai l’intime conviction que de la réussite ou de l’échec il sortira toujours quelque chose. 

Avant, je vivais au stade préparatoire, j’avais l’impression que tout ce que je faisais ne comptait pas vraiment, n’était que la préparation à autre chose, à quelque chose de grand, de vrai.


                                                                                  - Etty Hillesum-





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C'est en nous qu'il nous faut nous taire 
 

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Qu'il fait beau cela vous suffit ?
Je peux bien dire qu'il fait beau,
Même s'il pleut sur mon visage.
Croire au soleil quand tombe l'eau.
Les mots dans moi meurent si fort,
Qui si fortement me meurtrissent.
Les mots que je ne forme pas.
Est-ce leur mort en moi qui mord ?
Le malheur c'est savoir de quoi
Je ne parle pas à la fois
Et de quoi cependant je parle.

C'est en nous qu'il nous faut nous taire.

 - Louis ARAGON - 




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La culpabilité et l'angoisse


(Image : Nathalie PICOULET)
La culpabilité et l'angoisse chez l'être humain constituent des données profondes constantes et indéracinables.

L'objectif de la psychologie n'est pas de les supprimer mais de faire en sorte qu'elles n'envahissent pas le Moi en le réduisant à l'esclavage.

L'essentiel est surtout que l'angoisse et la culpabilité puissent devenir conscientes afin d'être ressenties et exprimées par la parole et revêtir un sens.

                                                                       

- Moussa NABATI - "La dépression, une épreuve pour grandir" -
 (Éditions Livre de Poche - 13/01/2010 - ISBN : 2253085081)



 



 Affronter son chagrin
 

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Le chagrin est une blessure qui demande de l'attention pour guérir.
Afin d'aller jusqu'au bout de notre chagrin et de l'épuiser, nous devons affronter nos émotions dans un esprit d'ouverture et d'honnêteté, les exprimer, les libérer totalement et les accepter, pour guérir. 
Nous craignons que le chagrin ne nous submerge si nous le reconnaissons. La vérité est que le chagrin dont on fait l'expérience se dissipe. 
Un chagrin non exprimé est un chagrin qui dure indéfiniment.

                                                                                                                                                   - Judy TATELBAUM -



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Nos enfants ne nous appartiennent pas


"... Et une femme qui portait un enfant dans ses bras dit : "parlez nous des enfants"


Et il dit : 
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"vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la VIE à elle-même. 

Ils viennent à travers vous, mais non pas de vous. Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. 

Vous pouvez leur donner votre amour, mais non point vos pensées, car ils ont leurs propres pensées.

Vous pouvez accueillir leur corps mais pas leurs âmes, car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. 

Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous, car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.


Vous êtes les arcs par qui vos enfants comme des flèches vivantes sont projetées. L'archer voit le but sur le chemin de l'infini et il vous tend de sa puissance pour que ses flèches puissent voler vite et loin. 

Que votre tension par la main de l'archer soit pour la joie, car de même qu'il aime la flèche qui vole, il aime l'arc qui est stable ..."


                                                                                                                     - Khalil GIBRAN "Le prophète" -
 




                       
 
                           La voie de la guérison 


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Un jour notre vie peut basculer. 
Il nous faut alors nous reconstruire et envisager la vie autrement.

C'est un chemin long, difficile et souvent douloureux que l'on parcourt face à soi même en appréhendant ses propres souffrances, mais c'est à ce prix que l'on peut se relever, lorsque l'on est tombé .

Marie Lise LABONTE, psychothérapeute, dans son livre :
 
"LE DÉCLIC -  
transformer la douleur qui détruit en douleur qui guérit" 

 exprime cela avec une réelle justesse. 
Voici ce qu'elle dit :

"...Cette guérison implique un choix de non retour. La force qui en découle permet de retrouver l'espoir et le courage de changer sa vie.

Ce déclic, cette grâce, ce plongeon est une mort pour une renaissance ; c'est mourir à une croyance, mourir à un mode de fonctionnement, mourir à une tension, mourir à un attachement, mourir à sa douleur fondamentale, mourir pour renaitre dans l'inconnu.

Se guérir, c'est aller à la rencontre de sa douleur première et de tous les mécanismes d'enfermement qui furent bâtis autour de cette blessure fondamentale*, en comprendre le sens pour libérer les facteurs profonds qui la sous - tendent et renaître à soi même.

Se guérir, c'est permettre que la douleur et les symptômes de la maladie nous transforment ...

Je me sépare de moi-même pour construire un autre moi-même".

* Quelques précisions sur la blessure fondamentale : Comme l'explique particulièrement bien Lise BOURBEAU dans son livre "Les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même". Ces blessures sont faites à l'enfant intra-utérin ou entre 2 et 4 ans et sont en rapport avec ce qu'il ressent par rapport à l'un de ses parents. Il s'agit de :
- la Trahison
- le Rejet
- l'Abandon                                       (Vous noterez au passage que l'acrostiche de ces 5 blessures donne le mot "TRAHI")
- l'Humiliation
- l'Injustice
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Ce n'est pas un adieu, ce n'est qu'un au revoir
Juste un nouveau départ

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Puisqu'il le faut, puisque tu pars
Sur d'autres coteaux, sur d'autres chemins
Je me prépare à te lâcher la main
Comme un drapeau hissé très haut
Je lève les yeux sur notre amour
Et je garde en moi tous nos cadeaux

Ce n'est pas un adieu, ce n'est qu'un au revoir
Juste un nouveau départ
Ce n'est pas un adieu, seules nos mains se séparent
Nous allons nous revoir
 
J'ai tout rangé dans mes tiroirs
Comme un trésor, j'ai tout regardé
Et puis est venue, l'heure du départ
J'ai un secret, celui de croire
Que rien, non jamais, ne nous sépare
Tant que je porterai notre mémoire 

Ce n'est pas un adieu, ce n'est qu'un au revoir
Juste un nouveau départ
Ce n'est pas un adieu, seules nos mains se séparent
Nous allons nous revoir

Si toi aussi, tu pleures
C'est bien normal
Si tu implores ce qui te fait trop mal
Il faut laisser au temps, le temps de s'apaiser
Laisser au temps, le temps de s'apaiser
Quand toutes tes larmes cesseront de couler
Tu pourras rechanter et tourner la page
Tu pourras retourner sur vos lieux de voyage 

Ce n'est pas un adieu, ce n'est qu'un au revoir
Juste un nouveau départ
Ce n'est pas un adieu, seules nos mains se séparent
Nous allons nous revoir

Source : une chanson de Céliane



(Pour écouter cette chanson, vous reporter à la rubrique "LA MUSIQUE" de ce blog)



 
"Beau malheur" - Emmanuel MOIRE -


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Tu me dis que rien ne passe
Même au bout d'un moment
Qu'un beau jour c'est une impasse
Et derrière l'océan
Que l'on garde toujours la trace
D'un amour, d'un absent
Que tu refais surface
Comme hier droit devant
Tu me dis que rien ne sert
La parole ou le temps
Qu'il faudra une vie entière
Pour un jour faire semblant
Pour regarder en arrière
Revenir en souriant
En gardant ce qu'il faut taire
Et puis faire comme avant 

Je peux seulement te dire
Je peux seulement te dire
Qu'il m'a fallu la peur pour être rassuré
Que j'ai connu la douleur avant d'être consolé
Qu'il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher
Que j'ai connu la rancœur bien avant d'être apaisé
Tu ne sais pas encore... ce que je sais par cœur
Ce que je sais par cœur
Beau malheur 

Tu me dis que rien n'efface
Ni la craie ni le sang
Qu'on apprend après la classe
Ou après ses 30 ans
On peut dire 3 fois hélas
Que personne ne l'entend
Comme personne ne remplace
Ceux qui partent pour longtemps
Tu me dis que vient l'hiver
Qu'on oublie le printemps
Que l'on vide les étagères
Qu'on remplit autrement
Qu'on se rappelle les yeux verts
Le rire à chaque instant
Qu'après tout la voix se perd
Mais les mots sont vivants 

Je peux seulement te dire
Je peux seulement te dire
Qu'il m'a fallu la peur pour être rassuré
Que j'ai connu la douleur avant d'être consolé
Qu'il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher
Que j'ai connu la rancœur bien avant d'être apaisé
Tu ne sais pas encore... ce que je sais par cœur
Ce que je sais par cœur 

Tu me dis que c'est un piège
Un jeu pour les perdants
Que le bateau est en liège
Et l'armure en fer blanc
Que plus rien ne te protège
Ou alors pas longtemps
Que c'est comme un sortilège
D'être seul à présent 

Je peux seulement te dire
Je peux seulement te dire
Pour être rassuré
Avant d'être consolé
Pour ne plus rien cacher
Bien avant d'être apaisé
Il m'a fallu la peur pour être rassuré
Et j'ai connu la douleur avant d'être consolé
Il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher
Et j'ai connu la rancœur bien avant d'être apaisé
Tu ne sais pas encore... ce que je sais par cœur
Ce que je sais par cœur
Beau malheur

Pour écouter cette chanson, vous reporter à la rubrique "LA MUSIQUE" de ce blog.




Moins souffrir

(Miho HIRANO)

Pour arriver à s’en sortir, ou à tout le moins à moins souffrir, il vaut mieux donner un sens à sa souffrance. 
Chacune a quelque chose à nous apporter, même si ce n’est pas évident au premier abord. 
Parfois, il nous faut des années avant de pouvoir lui donner un sens. Mais le jour où nous y arrivons, un doux sentiment de paix nous envahit. Parce que donner un sens à ce qui semble ne pas en avoir nous permet d’accueillir ce que la Vie a mis sur notre chemin avec un peu moins de résistance, cette fameuse résistance qui alimente tant notre souffrance. 

                                                                                                                                                -  Diane GAGNON -



















                                               
 
                              Un merveilleux silence

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Je sais que ce silence est là, entre nous et je devine que, dans cet interminable silence, c'est autre chose qui se joue. 
C'est notre relation qui se met à exister, à prendre forme. 
C'est un lien qui s'invente. Et ce silence devient une intimité, un aveu.
C'est, d'évidence, un merveilleux silence. 

                                                                                     - Philippe BESSON -

 




 
Transformer nos faiblesses en force de vie
 
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Ce qui a été refoulé n'a pas été vécu, ressenti. Il a été bloqué, relégué dans un coin de la conscience appelé "inconscient". Il a été mis au placard avec l'intention de l'oublier, de ne plus y penser.

Mais la conscience que nous sommes sait qu’elle sait. Et cela lui demande beaucoup d’énergie, d’efforts, d’attention et d’intention pour maintenir l’objet du refoulement refoulé.

Pour réduire et intégrer le stress d’un incident traumatique, il y a une voie, celle de compléter l’expérience que nous avons arrêtée, bloquée par le refoulement. En vivant pleinement cette expérience, en la ressentant, en l’accueillant, nous lui permettons de quitter notre présent et d’appartenir à notre passé.

C’est ainsi que nous transformons nos faiblesses et nos vulnérabilités en force de vie. 
                                                                                                                                                                                                - Christiane PERREAU -




 
Comme une raison de vie 

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Tu as été l'époque la plus belle de ma vie. 
C'est pourquoi, non seulement, je ne pourrai jamais t'oublier, 
mais même, je t'aurai toujours constamment
dans la mémoire la plus profonde
comme une raison de vie. 

- Pier Paolo PASOLINI - 




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Le deuil : un profond bouleversement


Nous sommes tous confrontés un jour ou l'autre à la perte d'un être cher. Selon le degré de l'attachement émotionnel qui nous lie à cette personne, le cours de notre vie en est bouleversé plus ou moins profondément et notre équilibre psychique peut être mis en péril.

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Quel que soit notre parcours personnel, que nous nous soyons ou non préparés spirituellement, philosophiquement à ce type de traumatisme, le décès d'un être aimé représente dans tous les cas un bouleversement profond de notre existence.

Les personnes en deuil sont fragilisées tant sur le plan émotionnel, psychologique et philosophique que physique, et un long chemin de révolte, de tristesse, d'anxiété, de dépression, de culpabilité et, finalement, d'acceptation, s'ouvre devant elles. 

Selon les circonstances du décès et le degré d'attachement au défunt, le processus de deuil peut être complexe et prolongé dans le temps. 



- Stéphane ALLIX, Paul BERNSTEIN - 
 "Manuel clinique des expériences extraordinaires"
(Interéditions - INREES - 2009)  




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                                                                                   Le processus de deuil


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Le processus de deuil ne consiste pas à oublier le défunt, à ne plus penser à lui, pas plus qu'il ne consiste à entretenir une relation fusionnelle, identique à ce qu'elle était du temps de son vivant.

Le processus de deuil consiste à élaborer une nouvelle relation. Une relation avec le même amour, de la même force, mais intégrant l'absence causée par le départ.

... La mort nous propose de réinventer des relations, elle n'y met un terme qu'en apparence.

... La pensée relie les êtres. Ils ne parlent plus, ils sont en osmose permanente ... L'amour qui nous lie à eux est le fil. 

                                                   - Stéphane ALLIX - "Le test"
                                                                                                      (Éditions Albin Michel - Novembre 2015 - ISBN 978-2-226-31908-1)
 


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Il faut savoir laisser les défunts suivre leur chemin


"Nos défunts doivent évoluer de leur côté. La mort ne signifie pas qu'ils nous ont abandonnés. Il faut essayer de se mettre à leur place et envisager que ne pas vouloir évoluer dans notre souffrance peut les culpabiliser. Par là, nous les attirons sans cesse à nous.  

Vincente Romero Redondo


Dans de telles situations, imaginez les en témoins impuissants de nos douleurs. Comment pensez vous que ceux que nous avons perdus aimeraient  que nous vivions ? Ils sont vivants. Tout ne s'est pas arrêté avec leur départ, tout n'est pas figé dans la souffrance, même si l'absence créée par un décès laisse penser à ceux qui restent, à nous, que c'est le cas. 



Il faut penser à eux comme à des êtres qui poursuivent leur vie."

                                                                                                               - Stéphane ALLIX - "Le test"
                                                                                                       (Éditions Albin Michel - Novembre 2015 - ISBN 978-2-226-31908-1)






 
Le deuil, la dépression, quelques repères ...


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Beaucoup de personnes ayant subi la perte de quelque chose ou de quelqu'un s'imaginent qu'en accomplissant le travail de deuil, elle finiront par oublier plus ou moins complètement l'évènement pénible qui leur a fait mal. 
(...) Comment ne plus penser ou ne plus rien ressentir en évoquant un décès ? (...)

'"Oublier", "ne plus penser", ne "plus rien ressentir", "faire comme s'il ne s'était rien passé", relève davantage du mécanisme de refoulement que d'un véritable travail de deuil. D'ailleurs, plus on cherche à oublier, moins on y parvient et le deuil devient impossible ! 

Afin de réussir son travail de deuil, la personne "endeuillée" doit pouvoir satisfaire à 3 conditions : 
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1) Elle doit en premier lieu "PRENDRE SON TEMPS". Dans notre culture hantée par l'ordre et la rapidité, la personne éprouvée cherche, encouragée par son entourage, à panser au plus vite sa blessure, à ne plus y penser (...). Cette manière de lutter contre sa douleur, (...) risque de faire avorter la dépressivité saine, ouvrant la voie à une dépression ultérieure. Le verbe "souffrir" a également le sens de "patienter" !


2) Il faut qu'elle puisse PRENDRE CONSCIENCE, notamment, de sa CULPABILITÉ en tant que VICTIME INNOCENTE. Autrement dit, il est absolument primordial de reconnaitre la culpabilité que l'on ressent d'avoir été impuissant à empêcher l'évènement traumatisant (...)  

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3) La troisième condition nécessaire (...) est relative à la question du PARDON. (...) Se pardonner à soi même (...) d'avoir souffert, (...) sans avoir pu l'empêcher. Cela ne signifie nullement oublier (...). Seuls la prise de conscience et le pardon favorisent la paix de l'âme. Dans le cas contraire, on assiste à l'apparition d'un "deuil pathologique" et interminable. (...)


Toutefois, la réalisation du travail de deuil semble rencontrer dans nos sociétés nombre d'obstacles. On pourrait citer par exemple la disparition des systèmes de valeurs, des rituels et des cérémonies collectifs soutenant la personne éprouvée et l'aidant à crier sa détresse afin de pouvoir mieux la métaboliser, s'en dégager. 

Mais l'obstacle majeur est l'indifférence (...) 

On pourrait supposer en outre que si la dépression est si répandue, cela est dû, entre autres, au refoulement de la dépressivité naturelle lors des paliers décisifs de l'existence et de la croissance psychique, au nom de la dictature de la forme, du bien-être et de la bonne humeur, mais aussi en raison du déni de la souffrance et de la culpabilité.

- Extrait de "La dépression, une épreuve pour grandir ?" de Moussa NABATI -
(Éditions Livre de Poche - 13/01/2010 - ISBN : 2253085081)


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La petite fée 

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Un matin une fée est venue se poser
Et m´a demandé quel vœux je voulais exaucer.
Alors je me suis mise doucement à rêver
Que peut-être elle pourrait te ramener.
La petite fée m´a dit qu´elle était désolée
Car dans ce cas là, elle ne pouvait pas m'aider.
Qu´elle pouvait juste me soulager
Si je voulais bien sagement l´écouter.
Alors calmement elle m´a raconté
Que les Anges sont fait pour voler,
Que nos larmes ne peuvent empêcher
Nos Amours de partir et ainsi nous quitter.
La petite fée posément m´a rassurée
En me disant que tu étais à mes côtés,
En me promettant que tu étais soulagé.
Alors j´ai supplié la petite fée
De te dire à quel point tu peux me manquer,
De te souffler d´être serein et de ne pas t´inquiéter.
Et de ne pas oublier si elle te croisait
De te couvrir de mille baisers et te rappeler combien je t'aimais.

- Anonyme -
(Tiré de la page Facebook JPV29 "Sans Toi Mon Enfant")


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Sans toi, mon frère, ma sœur

(photo personnelle - un frère et une soeur particulièrenent chers à mont coeur)


 

Le deuil des frères et sœurs est peu reconnu dans la société et mal connu des professionnels. Il est souvent tabou, oublié et vécu dans la solitude et l’isolement. 


Il est pourtant aussi important que les autres deuils. 


 
A ce sujet, j'aimerais vous faire découvrir un très beau blog qui vous aidera à trouver des repères et à ne plus vous sentir 
seul (e) si vous vivez ou avez vécu un tel drame.






Ce blog s'intitule "Sans toi, mon frère, ma sœur", vous y accéderez en cliquant sur ce lien : 
http://sanstoimonfreremasoeur.jimdo.com/



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Sur le même sujet, vous trouverez en cliquant sur ce lien  https://laviepourleternite.blogspot.com/p/les-temoignages.html et en vous rendant au milieu de la page), l'histoire de François Xavier PERTHUIS, à travers son livre intitulé "Des âmes vives". 

L'auteur raconte son enfance marquée par la mort de sa petite sœur Christine et de son petit frère Philippe. Il relate comment, enfant, il a affronté ces deuils, de quelle manière ces pertes l'ont toujours accompagné et les répercussions qu'elles ont eues dans sa vie.

C'est ce témoignage précieux, sincère et authentique qui reflète les doutes et les questions qu'un enfant se pose quand il vit un deuil sans pouvoir s'exprimer. 








Le 15 octobre, journée du deuil périnatal
Le deuil des "oubliés"




Le deuil périnatal : La douleur des oubliés


"Il n'y a pas de sous-deuil". S'il y a bien un message à faire passer aujourd'hui, c'est celui là. 
Le 15 Octobre est la journée nationale du Deuil périnatal.

Pourquoi est-ce important d'en parler ? Au même titre que le deuil des enfants, ou celui des personnes âgées, le deuil périnatal est socialement tabou et écarté de la société. 

« Comment peut-on se mettre dans un état comme ça pour quelqu'un qui n'a même pas vécu ? » C'est l'insolente question à peine voilée que pose la société à ces parents qui vivent l'impensable. Entre la lourdeur et la maladresse administrative et le manque de prise en charge et de coordination de l’État et des hôpitaux, c'est toute une partie de la population que l'on fait souffrir.

             - Sarah PAQUENTIN BERRI -
                  
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- L'enfant endeuillé -


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Le chagrin de l'enfant en deuil est souvent mal compris et  sous-estimé.  Afin que de mieux comprendre l'attitude d'un enfant qui subit la perte d'un être cher, voici quelques repères que j'ai puisés dans une conférence du Docteur Guy CORDIER, pédopsychiatre. 

Que dire ? 
Que faire pour l'aider à appréhender ce moment douloureux de sa vie ?

(Livre de référence : "Les enfants en deuil - Portraits de chagrin" Michel HANUS, Barbara SOURKES) (Éditions Frison Roche - Avril 1998)

  •  Pourquoi ne s'aperçoit-on pas toujours de son chagrin ?
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- Le fait qu'il continue à jouer, qu'il ne pleure pas, amène l'entourage à penser que "pour eux, ce n'est pas pareil".

- Souvent, l'enfant va chercher à se faire oublier pour ne pas être un souci supplémentaire pour ses parents, qu'il perçoit fragiles et douloureux.

- L'entourage pris dans un tel bouleversement émotionnel n'est pas en capacité de se soucier de ce que vit profondément l'enfant.

- Aujourd'hui encore, l'enfant est trop souvent écarté des rituels du deuil. Il lui est alors difficile d'exprimer sa peine, son questionnement. Il garde alors pour lui son chagrin qui, faute de pouvoir être verbalisé, va prendre des formes diverses. 



  • Qu'elles sont les différentes expressions de son chagrin ?
                                                                                * Les troubles du sommeil
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Ils sont quasi constants les premiers temps. L'enfant redoute de s'endormir. Il cherche à en retarder le moment. Il quête la présence d'un parent à ses côtés, demande très souvent de dormir dans le lit des parents.

* Les conduites régressives

Elles sont très fréquentes, liées à l'idée que la mort puisse être contagieuse et qu'elle emporte d'autres membres de la famille. Pour s'en protéger, l'enfant n'imagine pas d'autres solutions que de se "coller" à ses parents, refusant le plus souvent de s'en séparer.


                                           * Les troubles scolaires

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Ils sont très fréquents et la plupart du temps méconnus dans la mesure où ils surviennent quelques temps après le décès et qu'ils peuvent se prolonger très longtemps. Alors, le lien avec le décès n'est pas toujours fait.

L'enfant est inattentif, rêveur, distrait, solitaire. Il a des difficultés de concentration et de mémorisation. Il a du mal à apprendre et à retenir ses leçons.


* L'agressivité

Si dans les premiers temps du deuil, l'enfant s'efforce de passer inaperçu dans le but de soulager des parents qu'il perçoit fragiles et douloureux, arrive le moment où les sentiments complexes qui le traversent vont devoir s'exprimer. Surgissent alors très souvent des comportements d'agressivité envers les parents, la fratrie, les copains.

Cette agressivité est en lien avec l'ambivalence présente au cœur même de nos relations les plus affectueuses. Plus nous aimons quelqu'un, moins nous supportons qu'il nous manque, d'où de brusques poussées de colère qui nous envahissent alors, dont nous ne savons que faire et que nous exprimons alors vis à vis de nos proches. 


  • Comment aider un enfant en deuil ?

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 QUE DIRE ?


- La vérité - L'enfant a besoin de connaitre la vérité, c'est à dire que la personne aimée est bien MORTE et non pas seulement qu'elle est "partie, qu'elle ne reviendra plus, qu'elle est au ciel, qu'elle fait un long voyage ou qu'elle dort pour toujours ..."

Pour l'entourage, prononcer le mot "MORT" apparait pour beaucoup, trop difficile, trop douloureux. Or, les termes employés par les adultes plonge l'enfant dans la plus grande perplexité, alimentant, sans le vouloir, l'espoir d'un retour ... car on finit toujours par revenir quand on part pour un long voyage et pourquoi ne pourrait-on pas redescendre du ciel ? 
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Il est nécessaire aussi de dire la vérité quand le parent s'est suicidé. Pour beaucoup, la tentation est grande de remettre à plus tard cette vérité là, tant il apparait cruel, sur le moment, de rajouter un traumatisme supplémentaire à ce qui est déjà si difficile à accepter. L'expérience montre que ce qui n'est pas dit au moment même, devient de plus en plus difficile à dire et que l'on devient alors, peu à peu, prisonnier de ce secret avec tout le poids que cela représente et le silence qu'il impose.

L'enfant perçoit qu'il y a une vérité cachée et pour lui, on cache ce dont on se sent coupable. Aussi, est-il conseillé de dire la vérité en donnant les raisons qui poussent quelqu'un à se suicider : il souffrait trop, il n'arrivait plus à s'en sortir, elle n'avait plus envie de vivre, elle ne voyait pas d'autre issue... 


- Qu'il n'est en rien responsable  - L'enfant a tendance à croire qu'il est responsable de la mort d'un proche. Pour atténuer l'effet de culpabilité et soulager l'enfant, il faut l'aider  à mettre des mots sur ce qu'il ressent au fond de lui et qu'il n'ose pas exprimer. 

Comment s'y prendreComme le Docteur CORDIER qui accompagne des enfants endeuillés, il est possible de dire :
 "tu sais, quand quelqu'un qu'on aime beaucoup vient à mourir, il arrive souvent qu'on pense que c'est de notre faute, parce qu'on n'a pas été gentil avec lui, qu'on lui a dit des paroles méchantes ou parce qu'on lui a souhaité du mal ou parce qu'on est jaloux ... Toutes ces choses sont vraies, mais elles ne sont pas la cause de la mort de ton papa ou de ton petit frère. Il est mort parce qu'il avait telle maladie ou parce qu'il a eu tel accident. Cela n'est vraiment pas de ta faute."

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- Que ni lui, ni le parent qui reste ne sont en danger de mort  - L'enfant qui se trouve confronté pour la première fois à la mort d'un proche, vit dans la peur que cette mort soit contagieuse, qu'elle emporte les autres  membres de la famille, qu'elle l'emporte lui ... d'où des comportements régressifs où l'enfant "colle" à ses parents dans l'espoir que cette maîtrise de tous les instants de la vie va les protéger, empêcher leur disparition.
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Il  s'agit alors de dire à l'enfant que la mort survient le plus souvent quand on est vieux ... C'est tellement dans longtemps !

Si la mort est survenue chez une personne jeune en raison d'une maladie, il s'agira alors d'expliquer à l'enfant que "seules certaines maladies très graves qu'on n'arrive pas à guérir sont à l'origine de cette mort", sinon l'enfant vivra toute maladie comme source de danger extrême.


- Que ceux qui l'entourent vont bien s'occuper de lui (notamment en cas de mort d'un parent) - La mort d'un parent entraine des changements importants dans l'organisation de la vie familiale : changement de domicile, perte de salaire ... Beaucoup d'enfants s'inquiètent aussi de la disparition possible du parent restant d'où une anxiété permanente, une hypervigilance, la peur d'être complètement abandonné.

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Il est alors nécessaire de rassurer les enfants sur les nouvelles conditions de vie, de faire état de solidarité familiale élargie vont bien souvent apaiser l'enfant en grande partie de ses peurs.


 C'est aussi une façon de soulager l'enfant de ses sentiments ambivalents vis à vis de celui, de celle qui vient de mourir, de même que c'est un encouragement à pouvoir en parler régulièrement, à se remémorer.

Il est frappant de constater l'importance que les enfants accordent aux fêtes, aux dates anniversaires où l'absence est particulièrement ressentie. 


QUE FAIRE ? 

- D'abord,  lui proposer de participer aux rituels du deuil : voir le corps de la personne décédée, assister à la mise en bière, participer aux cérémonies d'enterrement ou de crémation.

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A l'heure actuelle, beaucoup d'enfants sont écartés de ces rituels. Leur famille croit bien faire en les protégeant de ce climat particulier qui entoure les jours qui suivent la mort d'un proche. On veut leur éviter de pleurer, d'être confrontés à des rituels qui risquent, pense-t-on, de les choquer. Pourtant, ce faisant, on ne fait que leur rendre plus difficile la reconnaissance de la réalité de la mort. Les grandes personnes savent, elles, combien il leur est nécessaire d'être confronté à la réalité du corps mort pour dépasser l'instinctive réaction du déni qui nous traverse quand nous apprenons la mort de quelqu'un. Ne pas voir le corps, être absent au moment des rituels rend plus difficile le travail de deuil. C'est la raison pour laquelle ce corps est exposé et qu'on vient lui rendre visite.
Pour l'enfant, être privé de cette confrontation risque de retarder le début de son deuil, lui qui n'a déjà pas les mêmes capacités qu'un adulte pour appréhender la réalité. 

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Il s'agira donc de proposer à l'enfant de participer à chacun des rituels, en lui expliquant précisément ce qu'il verra, ce qui va se dérouler, en le rassurant par notre présence à ses côtés. 
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Il arrive  qu'un enfant refuse cette proposition. Le plus souvent, c'est par peur ou faute d'explications suffisantes. S'il faut alors respecter sa position, s'efforcer de la comprendre pour qu'il ne culpabilise pas ensuite, il est bon toutefois de lui en reparler, après ce premier refus, pour s'assurer qu'il n'a pas changé d'avis.

Si inviter l'enfant à participer aux rituels de deuil va l'aider à mieux appréhender la réalité de la mort, cela va aussi lui permettre de mettre des mots sur les sentiments qui le bouleversent. L'enfant va pouvoir relier ces sentiments, ces émotions qui le traversent. Cela lui sera beaucoup plus difficile s'il est écarté de ces rituels et il risque souvent de se méprendre par la suite, sur l'origine de la tristesse ou du désarroi de son entourage.


- Encourager l'évocation des souvenirs par le biais de photos, d'anecdotes, de souvenirs, d'anniversaires ... - 

Si les adultes qui vivent avec l'enfant n'évoquent jamais spontanément des souvenirs en présence de l'enfant, celui-ci s'interdira très vite de poser la moindre question et il interprètera ce silence comme un interdit.
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Se remémorer, se souvenir, partager ses souvenirs, est une façon de prolonger en nous la présence de celui ou celle qui nous a quittés, de ne pas l'oublier. Cela contribue à atténuer progressivement les inévitables sentiments de culpabilité (ne nous reprochons nous pas d'avoir "oublié" de penser à ce proche décédé quand nous retrouvons un peu goût à la vie ?) 

Pour certains enfants endeuillés, les circonstances du décès (meurtre, suicide, accident), ne favorisent pas toujours l'évocation de souvenirs. Les tentatives, après coup, pour évoquer ces moments difficiles peuvent se heurter à un refus conscient ou inconscient en fonction des mécanismes de défenses mis en place.

Toute prise en charge se doit à la fois d'être respectueuse vis à vis de l'enfant et à la fois de ne jamais perdre de vue la nécessité pour lui de surmonter ses résistances.

C'est le silence qui entoure certains enfants endeuillés qui doit nous inquiéter et non cette parole qui surgit, libératrice, porteuse d'affects, signe d'un enfant vivant, en contact avec ce qu'il vit.


- Favoriser l'expression des sentiments douloureux, complexes, attachés à la personne disparue -


Sinon, ces émotions vont s'enkyster, favoriser la mise en place de structures défensives, différer le deuil. Tout ce qui va favoriser l'expression de ses sentiments, de ce qu'il ressent au fond de lui sans être toujours capable de mettre des mots, va être déterminant. Sa participation aux rituels de deuil, l'évocation régulière des souvenirs, les mots mis par les adultes sur ce qu'ils ressentent eux mêmes, vont l'aider à être en contact avec son ressenti.

Mais cela ne suffit pas toujours, tant nous sommes peu habitués, peu formés à être en contact avec ce que nous ressentons et tant il nous est difficile aussi de mettre des mots justes sur notre ressenti. Cela ne fait pas parti de notre éducation, de notre culture. 
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En ce qui le concerne, le Docteur CORDIER utilise un outil simple : le MANDALA des sentiments, mis au point par Barbara SOURKES, psychologue canadienne.

Il s'agit de tracer un cercle sur une feuille blanche et d'y associer une couleur avec un sentiment (rouge pour la colère, gris pour la tristesse, etc ...).

Il propose aussi à l'enfant qu'il accompagne, la gamme de cinq sentiments (colère, tristesse, peur, culpabilité, espoir, joie), lui pose ensuite une question précise (que ressens tu au fond de toi aujourd'hui quand tu penses à la mort de ton père ?) et lui demande de remplir le cercle de couleurs en fonction de ce qu'il ressent.

Les enfants comme les adolescents, n'ont aucune difficulté à exprimer la gamme de leurs  sentiments qui varie souvent d'une fois à l'autre.
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Une fois qu'il a terminé, le Docteur CORDIER revient avec l'enfant sur ce qu'il a colorié, ce qui lui permet de mettre des mots sur ce qu'il ressent. C'est une façon aussi "d'autoriser ses sentiments". Il peut ainsi découvrir qu'un sentiment n'est ni bon, ni mauvais, que ce n'est ni bien, ni mal de ressentir de la colère, de la tristesse, de la joie ou de la culpabilité.



Favoriser l'expression des émotions, de ces sentiments qui, le plus souvent, n'affleurent pas à la surface, est certainement l'aide la plus importante que nous pouvons apporter aux enfants endeuillés. 


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- Le deuil numérique -



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Notre société est en constante évolution. Notre mode de vie, notre culture ... changent et s'adaptent notamment en fonction de nouvelles technologies. 


Le domaine du deuil est aussi concerné. En effet, les supports numériques peuvent nous aider à supporter la perte d'un être cher ou à préparer notre disparition non seulement à travers des blogs ou des réseaux sociaux, mais aussi, de manière plus surprenante que je vous invite à découvrir comment dans la vidéo ci-après : 





Ce détour est encore un chemin

Voici deux ans, cinq ans, dix ans que la nuit s'est faite :  est-ce du temps perdu ? Ce le serait si le temps n'était qu'un décompte d'années. 


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Mais il est surtout la page où s'écrit l'histoire de nos vies. Ainsi, ce grand détour que j'ai fait, exilé, loin de tout, à ne faire que survivre, le souffle et la parole coupés, ce détour est encore le chemin.


- Martin STEFFENS - "La vie en bleu"
(Pourquoi la vie est si belle, même dans l'épreuve)
(Éditions Marabout -  05/02/2014 - ISBN : 2501084454)






"Vivre sans toi" - Muriel PAUL -


A toi Seb,
A toi Muriel, 

Par ce que je connais votre histoire et que j'ai pour vous deux, une tendresse particulière, il me tient à cœur de publier ce poème que tu as écrit Muriel, en y puisant au plus profond de ton cœur, les mots qui résonnent en toi, depuis que Seb a mis fin à ses jours, par ce qu'une porte insidieuse s'est imposée à lui ...


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Il a du brouillard autour de moi,
Celui que nul ne voit.
Il y a des chemins devant moi,
Ceux que je distingue enfin.
Il y a cette réalité cruelle,
Celle qui s'impose chaque matin.
Tu n'es plus, tu n'es plus là.
Il y a que j'avance sans toi.
Il y a tant à faire sans toi.
Il y a ton chemin que je ne connais pas.
Il y a ces chemins devant moi.
Je sais ceux que je ne prendrais pas,
Ceux que tu ne voudrais pas.
Il y a cette partie morte en moi,
Il y a cette partie vivante en moi.
Mon amour, mon enfant, je veux te dire,
Ce que vivre sans toi pour moi veux dire.
Vivre avec ma douleur et les fluctuations paradoxales de mes pensées.
Vivre avec ton absence qui de ma barque me fait chavirer.
Vivre parce que tu ne voulais pas que je meure.
Vivre parce qu'il y a ta sœur.
Vivre avec le désespoir de ne pas pouvoir te voir.
Vivre avec l'espoir que tu puisses me voir.
Vivre avec l'espoir qu'un jour je te vois.
Vivre parce que la vie ne s'arrête pas sur terre.
Vivre parce que je suis celle que tu as choisi pour mère.
Vivre parce que tu as besoin de moi comme moi de toi.
Vivre parce que toi tu n'a pas eu le choix.
Vivre parce que je t'aime, je t'aime plus fort que moi.
Vivre parce que tu es la lumière qu'on éteint pas.


© Muriel PAUL (texte protégé)


Je me permets d'y ajouter cette phrase :

"Vivre par ce que tu es la lumière qui ne s'éteindra jamais !"


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"Entre ciel et terre" - Antoinette EGIDI -


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"Je pense, que malgré la différence, il reste à chacun de nous un cœur immense qui aime et qui souffre.

Tous unis vers (univers) l'existence du ciel (existentiel), l'essence ciel (essentiel) de nos anges envolés vers l'adieu (A Dieu) ..."



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Entre ciel et terre,
Je vogue comme une bouteille, à la mer.
Parfois, à la surface de l'eau,
Souvent, engloutie par les flots.
Que puis-je faire ?
Accepter mes maux,
Afin d'écrire ces mots.

Entre ciel et terre,
Je voyage entre sommeil et éveil.
Parfois, un beau rêve irréel,
Souvent, le cauchemar du réel.
Que puis-je faire ?
Accepter cet état, laisser couler les larmes
Pour soulager ce drame.


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Entre ciel et terre,
Je nage sur l'instant.
Une vision, qui a l'importance du moment.
L'amour n'a ni distance, ni éloignement
Parfois, être,
Souvent, paraître.
Que puis-je faire ?
Je suis, je vis.
Accepter que j'existe.

 
Entre ciel et terre, je flotte sur l'éphémère.
Mère la terre, me nourrit, supporte mes pas,
M'accompagne sur ce chemin de croix.
Père le ciel, m'éblouit, me donne la force de l'oubli.
De ces instants, qui s'écoulent sans toi,
Et, qui me mènent forcement vers toi,
Le courage d'avancer, pas à pas
Que puis-je faire ?
Retrouver la foi.


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Entre ciel et terre
Des facéties violentes de cette vie,
Entre la souffrance et l'accalmie,
Que puis-je faire ?

Teinter ma survie des couleurs de l'univers.



© Antoinette Egidi (texte protégé)






Aucun mot pour désigner la perte d'un enfant
(d'après le livre de Nadine BAUTHEAC
"100 réponses aux questions sur le deuil et le chagrin")
(Editions Albin Michel - 2010)


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Les enfants en deuil de leurs parents ont pour désigner leur état, le mot "orphelins" qui vient du grec "orphanos" signifiant "servitude, travail forcé". Autrefois, les enfants sans parents n'avaient d'autres choix que de s'engager comme serfs pour survivre.

Le  terme de "veuvage" vient du latin "videnus"  qui signifie "vide, privé de". Tout endeuillé se sent vide, privé de quelque chose ...

Comment expliquer le fait qu'il n'y ait pas de mot pour les parents endeuillés ?

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On remarque que les autres typologies de deuil remontent au latin et sont des mots qui viennent de loin, témoignant donc de la nécessité  de pouvoir dire une situation.
Dans la Grèce ancienne, les jeunes enfants morts n'avaient ni funérailles ni rituel funéraire ; au Mexique colonisé, on ne sonnait pas les cloches pour la mort d'un enfant.
Dans notre propre pays, il n'y avait pas encore récemment, d'obsèques religieuses pour un bébé non baptisé ou du moins non ondoyé ...

On peut poser l'hypothèse que la mort d'un enfant était hélas, si banale, si habituelle jusqu'à une époque récente qu'il n'était pas nécessaire de la définir par un terme pour se situer par rapport à elle. Mais ce n'étaient pas parce que la mort des enfants était si présente que les parents n'en souffraient pas. Voir mourir un enfant a toujours été une épreuve pour des parents, quelles que soient la latitude et l'époque.

Face au vide grammatical, une association d'accueil belge pour
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parents endeuillés a créé, dans les années 1980, l'expression "parents désenfantés" pour se définir. Françoise HUMBLET, aujourd’hui décédée, fondatrice de l'association portant ce nom, ayant perdu quatre enfants, a extrait ce terme du livre de la Genèse dans la Bible.  Lorsque l'on interroge cette formulation à travers Google s'ouvrent aujourd'hui 8340 sites. De nombreux parents se sont reconnus dans cette expression et une maman en deuil Madame Francine VERVICK, a déposé en 2008, un dossier à l'Académie Française, au Petit Robert et chez Larousse, pour la faire entrer dans le dictionnaire. 


Les associations de soutien au deuil se sont développées depuis les années 1995 à l'initiative des endeuillés. Le combat pour nommer les parents devant vivre sans leurs enfants décédés semble être en cours.

Pour illustrer ce propos, je vous invite également à visionner la vidéo ci-dessous "Quand les mots n'existent pas - Isabelle CONSTANT"





et cette très belle chanson de Lynda LEMAY "Pas de mots" :







Le sens du mot "DEUIL"
(d'après le livre de Nadine BAUTHEAC
"100 réponses aux questions sur le deuil et le chagrin")



Le mot "DEUIL" vient du latin "dolorere" qui signifie "souffrir".


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Jusqu'au Moyen Age, il s'agissait du chagrin.  Mais ce sens s'est perdu au XIXème siècle et désigne alors tout ce qui se passe autour de la mort : la mort elle-même, les obsèques, comme les tentures, les vêtements noirs ...
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[...] Les choses changent avec l'intervention de la psychanalyse et l'étude de l'inconscient révélé au XIXème siècle par Sigmund FREUD (1856 - 1939). Ce neurologue a découvert que l'être humain est agi à la fois par ce dont il est conscient et par une autre force qu'il ne maitrise pas : l'inconscient [...]


Parler de deuil aujourd'hui, c'est parler de la dimension psychologique et émotionnelle de notre réaction à la mort d'un être important émotionnellement.

Le mot "DÉCÈS " est le mot légal actuel pour parler de la mort d'une personne.


Le sens du mot "DEUIL" a donc évolué. De nos jours, il signifie la réaction individuelle psychologique à la mort d'un proche.
 
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Laisse le temps





Un temps pour le deuil

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"[...] Les sentiments qui te submergent quand tu perds un être cher méritent toute ton attention. Ils te permettent d'être plus lucide, de comprendre l'intimité que tu vivais, ta manière de vivre, le sens de ta vie et le mystère de l'amour de Dieu.
Et cela prends du temps.
Parce qu'il n'y a pas de chemin pour s'en échapper et parce qu'il faut "faire avec", des étapes sont nécessaires pour s'en sortir. Laisse-toi vivre l'expérience du deuil pour aller au delà. Intègre pleinement la perte de l'être cher dans ta vie pour en enrichir le sens et renaître.
Le deuil est exigeant. Mais la guérison, profonde arrive un jour et te métamorphose [...]"

- "Un temps pour le deuil" - Karen KATAFIASZ -
(Éditions Le Cerf - 31/08/2000 - ISBN : 2204055530) 







 L'expérience du travail de deuil
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"[...] Si l'expérience du travail de deuil est lente et pénible et difficile, elle est aussi enrichissante et pleine. 

Les gens les plus beaux que nous ayons connus sont ceux qui ont connu la défaite, la lutte et la perte et qui ont trouvé le moyen d'en sortir.

Ces gens là ont une façon sensible et compréhensive d'apprécier la vie qui les remplit de compassion, de douceur, d'attention et d'amour. On ne devient pas beau par hasard.

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[...] Quelle bénédiction que de prendre le temps d'intégrer les pertes dans nos vies si bien que quand nous perdons un être aimé, nous ne perdons pas aussi notre capacité d'aimer. Le deuil peut nous faire grandir"


              - Élisabeth KÜBLER ROSS -
 - "LA MORT, dernière étape de la croissance "
 (Éditeur : Pocket (01/10/1993)  - ISBN : 2266130897)






Cheminer vers le deuil, une attitude porteuse d'espoir

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Que nous croyons ou non à une vie après la mort, il me semble bon d'adopter l’attitude préconisée dans l'extrait suivant tiré du livre d'Anne GIVAUDAN "La rupture du contrat" - Message des "suicidés" au monde des "vivants" car elle aide non seulement à cheminer dans le deuil et sera pour certains porteuse d'espoir ....

"[...] qu'elle que soient les façons dont nous avons arrêté notre vie physique, il est essentiel que ceux qui restent ne se sentent pas coupables de notre mort. Aucun être, quel qu'il soit, n'a assez de puissance pour nous faire agir contrairement à ce que nous aurions voulu [...]"



" [...] 
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Nous demandons à ceux qui ont de l'amour pour nous de ne pas souffrir à notre place
car cette souffrance nous alourdit et assombrit tout ce qui nous entoure [...]"


"[...] Ne retenez pas de nous l'acte que nous avons commis mais retrouvez les meilleurs moments que nous avons passés ensemble.

 Lorsque vous pensez à nous, vous qui restez sur Terre, remémorez-vous les instants de joie ou de tendresse que nous avons pu vivre ensemble. Voyez la beauté qui fut la nôtre, celle que nous n'arrivions plus à percevoir nous-mêmes [...]

Parlez nous comme on parle à une personne que l'on aime, non pour regretter notre départ ou votre difficulté présente, mais pour honorer le chemin que nous avons parcouru en votre compagnie.


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Ne gardez pas nos traces comme des reliques, ne recréez pas des sanctuaires qui nous figent dans un passé douloureux.


Aidez nous à rendre notre parcours moins douloureux, non pas par vos actes mais par l'acceptation et la sérénité que vous saurez faire croitre en vos cœurs.

Acceptez nous intégralement comme nous avons été, avec nos forces et nos faiblesses. Immanquablement arrivera le jour de la réparation sur terre et ce jour là, nous serons portés par votre capacité à transmuter la peine que nous vous avons occasionnée [...]"

"La rupture du contrat - Message des "suicidés au monde des "vivants" - Anne GIVAUDAN - (Éditions S.O.I.S - 2006)


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Le chemin de l'acceptation

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"Le chemin de l'acceptation est très difficile.
Il demande autant de courage et de ténacité que la lutte contre les éléments.
La tristesse t'envahira souvent. Saches l'accueillir, car elle t'aidera à avancer et te permettra de mesurer le chemin parcouru.
Quand elle te quittera, tu seras arrivé à destination."

                        - Charles BRUHLART -







Faire son deuil et être en deuil - Quelle différence ?



 
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"Être en deuil" : Chaque fois que dans notre vie, nous subissons un changement et devons laisser partir quelque chose ou quelqu'un, ou une partie de nous même, nous sommes en deuil. 
 
 
 




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"Faire son deuil" consiste à intégrer et dépasser ces pertes et les émotions qui y sont liées. (Parfois, on ne les dépasse jamais...). Faire son deuil, c'est pouvoir faire face à la souffrance que nous ressentons et la dépasser. C'est un processus de guérison émotionnelle, psychologique, énergétique et spirituel. 

"FAIRE SON DEUIL", c'est laisser parler les émotions, laisser partir ce à quoi l'on est attaché, ne pas le retenir, c'est apprivoiser l'absence physique  tout en vivant de manière différente avec cet être à la meilleure place dans notre cœur et de nos souvenirs. C'est se rendre compte que le lien qui nous unit à lui est éternel et indestructible.





Afin de vous aider à mieux comprendre ce que vous vivez dans l'épreuve douloureuse de la perte d'un être cher, à surmonter votre chagrin et à réapprendre à vivre, je vais partager sur cette page différents extraits d'ouvrages rédigés dans le domaine du deuil par d'éminents spécialistes.

J'espère que cette aide vous sera précieuse et vous apportera soutien et réconfort ...




SORTIR DU DEUIL
Surmonter son chagrin et réapprendre à vivre

(Anne ANCELIN SCHÜTZENBERGER, psychothérapeute, groupe analyste et psychodramatiste de renommée internationale.

- Évelyne BISSONE JEUFROY, psychologue et coach, spécialisée dans l'accompagnement ponctuel de personnes traversant une difficulté passagère.)

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Les étapes du deuil
 
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"Le deuil est un processus d'adaptation d'un individu au stress provoqué par une perte significative. Après la perte d'un objet d'amour, le sujet passe par des stades ou étapes, comme l'a montré, Élisabeth KÜBLER ROSS.

La perte de l'autre entraîne aussi la perte d'une partie de soi-même, de ce qu'on était avant la perte ...
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"Le travail de deuil, dit Marie IRELAND, Présidente de l'association "Jusqu'à la mort, accompagner la vie", c'est reconnaître et accepter la perte et ses conséquences."

Tous les deuils ne se vivent pas de la même façon, chacun le fait à sa manière. "Tout dépend de la manière dont l'individu s'est construit, de la difficulté à vivre ses premiers deuils de son existence et du lien qui l'attachait au disparu." dit encore Marie IRELAND.

Les étapes du deuil qui sont : le choc, la sidération, le déni, la colère, la peur, la dépression, la tristesse, l'acceptation, le
pardon, la quête du sens et le renouveau, la sérénité et la paix retrouvée.

Les étapes du deuil ne se succèdent pas nécessairement : elles peuvent se chevaucher ou opérer des allers-retours. Parfois, on n'arrive pas à la fin du deuil et à la paix du cœur sans un travail spécifique de confrontation avec la réalité de la perte.


Les enfants et le deuil

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... Rappelons à cette occasion que les enfants vivent autrement, à leur manière, le deuil. Pour pouvoir en traverser les étapes, l'enfant a le droit à la vérité et il en a besoin. C'est la raison pour laquelle, il est essentiel de le tenir au courant et de lui donner des informations utiles : qu'il dise aurevoir au parent malade, mourant ou mort, qu'il assiste aux cérémonies (à l'église et au cimetière), car l'enfant a besoin d'images et de souvenirs.


Dans "Mourir aujourd'hui", Michel HANUS écrit : "ils faut leur dire qu'ils ne sont pas coupables (ni responsables) de la mort de leurs parents ou de leurs frères ou sœurs et que nous allons conserver toujours dans notre cœur, le souvenir de la personne qui est morte."

Les enfants en deuil ne peuvent aborder le travail psychique qui s'impose à eux que si l'entourage a pu prendre l'initiative de les y aider. Quoi que l'on fasse, une partie du travail restera en attente jusqu'à leur maturité.


La perte d'un enfant

La perte d'un enfant est particulièrement douloureuse parce qu'elle
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est contraire aux lois naturelles de la succession des générations. On "saigne des tripes" et l'on reste avec un surplus d'amour et d'énergie inemployés, à réinvestir, amputé de tant d'amour qui ne sera pas donné, de tant de liens qui ne seront jamais tissés.


La perte d'un enfant est dramatique aussi pour les autres enfants et surtout pour l'enfant de remplacement ...

Si l'on parvient à faire le travail de deuil, on s'ouvre aux souffrances d'autrui, on devient riche de liens nouveaux et de découvertes qui, autrement, n'auraient jamais sans doute existé.






 Le travail de deuil comme processus de guérison
 

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Nous avons tous, ou presque, des deuils non faits qui se sont accumulés au fil du temps. Ils concernent aussi bien la mort d'un être cher qu'une rupture amoureuse, la perte d'un ami, de son pays, de sa maison, d'un emploi ou d'une entreprise, une mise à la retraite ou la fin d'un idéal professionnel ou bien la perte d'une partie de son corps "avant" la maladie ou à la suite d'un accident, ou encore la disparition de son animal de compagnie. Dans tous ces cas, qui sont autant de traumatismes, nous perdons notre sécurité de base, nos rapports au monde changent et deviennent fragiles.



 
Il vaut mieux pourtant, un jour ou l'autre, affronter son
chagrin et surmonter des pertes qui, ne l'oublions jamais, sont inévitables dans la vie de tout être humain ou des changements auxquels nous sommes obligés, que nous le voulions ou non, de nous adapter.
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Il est courant d'entendre qu'il n'y a pas de mots pour dire la souffrance de la perte et ce mal-être qui perdure. La société occidentale, ne nous aide pas ; elle nous demande de rester digne dans la douleur, de ne pas nous plaindre, de vite redevenir "comme avant" et en forme. Or, il existe des mots pour le dire. Mais il faut qu'ils soient entendus et écoutés. On peut aussi s'exprimer sans mots, par une présence, un geste affectueux.

Depuis longtemps, on nous apprend la maîtrise de soi, la réserve, à souffrir en silence et à ne pas le montrer. Ce que l'on "rentre" ainsi, "ressort" hélas souvent de façon psychosomatique. Troubles physiques ou graves maladies comme des cancers : on tombe malade parfois, et l'on meurt encore de chagrin, faute d'avoir pu exprimer celui-ci ou d'avoir appris à revivre "sans".

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On nous apprend à gagner, mais on ne nous apprend pas à perdre. Or, la vie est une succession de changements et de pertes. L'équilibre, la sérénité, la santé, la vie en couple, l'amitié, nécessitent des soins et un entretien fréquents : ils sont à reconquérir tous les jours. Même la foi et le bien-être intérieur sont à retravailler et à retrouver, par exemple en se ressourçant.



Comme le disait Confucius : "Notre plus grande gloire n'est pas de tomber, mais de savoir nous relever chaque fois que nous tombons."



"Sortir du deuil, surmonter son chagrin et réapprendre à vivre"- Anne Ancelin Schützenberger - Evelyne Bissone Jeufroy - (Éditions Petite Bibliothèque Payot - ISBN 978-2-228-90360-8)


11 commentaires:

  1. je decouvre votre blog et plus je lis plus je m'apaise...pour ce soir ca suffit, mes yeux et mon esprit commencent a s'embrumer...mais des demain je reviendrais, chercher des reponses, des conseils, une ecoute et un entendement, dans cette si douloureuse epreuve de perdre un etre cher... merci

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    1. Merci infiniment pour votre message. Ce sont des messages comme le votre qui me donnent l'envie de continuer, de savoir que mon travail n'est pas vain, que des personnes comme vous peuvent trouver ici des réponses, des conseils, de l'apaisement ... Je vous souhaite beaucoup de courage dans l'épreuve douloureuse que vous traversez. Cordialement.

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  2. Merci pour tous ces textes apaisants, réconfortants, ces belles images, le tout est fort agréable et on se sent en paix en traversant votre blog

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  3. Des mots pour apaiser des maux. Une lueur d espoir dans la souffrance que l'on pense insurmontable. Un jour ça ira pas tout de suite mais un jour. Merci pour votre soutient on en a besoin.

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  4. c'est un havre de reconfort ayant brutalement perdu mon fils ça maide a retrouver un peu de reconfort tres beau texte et images

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    1. Merci à vous pour vos commentaires qui me touchent et donnent à ce blog une raison d'exister. Je suis heureuse que vous saisissiez la main que je vous tends.

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  5. merci pour ces mots qui me touchent , je ne suis pas seule à pleurer mon enfant , c'est trop dur , mais c'est bon de vous lire !

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    1. Merci à vous pour votre commentaire. Je suis heureuse que ce blog apaise un peu votre chagrin. Douces pensées de soutien et de réconfort.

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  6. Merci beaucoup.J'ai appris et ressenti tout ce que vous aviez écrit . Bien à vous et bonne continuation.

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  7. Je viens de passer un temps fou à vous découvrir et à vous lire. Quel magnifique cadeau 💝 Comme c’est beau, inspirant et réconfortant : MERCI !

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    1. Merci infiniment à vous pour votre message. Je suis heureuse que vous appréciez ce blog <3

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